Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Culture intégrale

Culture intégrale
Publicité
Archives
18 mai 2013

Fiche pédagogique

Fiche pédagogique Matière : Français Activité : Dissertation Titre de la Leçon : L’analyse d’un sujet de dissertation Objectif général : Comprendre un sujet de dissertation. Objectifs spécifiques : A la fin de la leçon les élèves seront capables de :...
Publicité
Publicité
16 novembre 2017

Techniques d’expression écrite et orale

Techniques d’expression écrite et orale

Objectifs du Module:

-      Maîtriser les moyens et les formes d’expression de base ;

-      Savoir communiquer en milieu professionnel.

 

NOTION DE COMMUNICATION ECRITE ET ORALE.

La communication : de façon générale, communiquer, c’est transmettre un message (communication à sens unique). Étymologiquement, « communication » vient de « communicatio » qui veut dire « être en relation avec ». Elle vient aussi de « communicare » qui veut dire « mettre en commun, partager une expérience ». Du point de vue de l’émetteur, communiquer, c’est toute tentative de se faire comprendre et du point de vue du récepteur, c’est tout effort de comprendre. Communiquer, c’est aussi gérer une situation d’échanges avec autrui. Selon C. H. COOLEY la communication renvoie à l’expression de la physionomie, aux mots, aux gestes, à l’organisation des messages, au téléphone, au chemin de fer, bref à tout ce qui va jusqu’au tout dernier achèvement de la conquête de l’espace et du temps.

La communication intervient dans tous les domaines.

v  Sur le plan politique : on ne peut pas se passer de la communication. Elle intervient dans la gouvernance politique (porte-parole du gouvernement), dans chaque ministère (DCPM : Direction de la Communication de la Presse Ministérielle).

v  Sur le plan économique (commerce) : marketing, on incite à la consommation à travers la publicité, les techniques de communication le e-commerce, les techniques de marketing.

v  Dans la famille, le foyer : sans communication, pas de vie de foyer : première des dix principales causes de divorce en France.

v  Dans le domaine de l’éducation : l’école est le lieu de communication par excellence. D’où la nécessité d’avoir des techniques de communication, d’entretien et d’animation

I. TECHNIQUE D’EXPRESSION ÉCRITE

Le français qui s’écrit et celui qui se parle sont très différents. Il suffit, pour s’en apercevoir, d’étudier l’enregistrement au magnétophone d’une intervention orale, et d’essayer de la transcrire sur le papier tel qu’on l’entend… Il y a là deux codes, autrement dit deux systèmes de communication qui possèdent, chacun, leurs caractères particuliers, aussi bien pour la construction des phrases que dans le choix des mots, ou dans la façon de « ponctuer » - sans oublier toute la part de l’expression qui est propre à l’oral et disparaît à l’écrit : gestes, mimiques, intonations… Passer d’un code à l’autre pour transmettre la même information (par exemple, d’une communication téléphonique à une lettre) fait apparaître clairement la nécessité de se plier à des règles spécifiques.

            Si vous produisez une information écrite, dans toute la mesure du possible il faut imaginer votre destinataire, bien « cibler » votre message.

            Ce qui intimide dans l’écriture, c’est qu’elle est une communication à distance et qu’elle a un caractère persistant et définitif. Le scripteur œuvre de loin, hors de la présence du destinataire. Il est donc contraint d’être complet et prévoyant : son message doit être auto-suffisant immédiatement et ne pourra être corrigé.

Enfin l’écrit reste ; l’effet qu’il produit ne peut être effacé et le texte est susceptible d’être relu, exploité, irrémédiablement.

            Nous n’avons pas l’intention de passer en revue tous les aspects du code de l’écrit, mais nous rappellerons la nécessité de contrôler l’orthographe, d’observer les règles de ponctuation et d’organiser des paragraphes. Ainsi la correction matérielle du texte facilitera la transmission de vos idées.

 

LES CARACTÉRISTIQUES DE LA COMMUNICATION ÉCRITE

Dans la communication écrite, le destinataire est éloigné. Le message doit donc être complet et lisible. La grammaire doit correspondre à l'usage correct, ainsi que la ponctuation et l'orthographe. Le vocabulaire est en général plus élaboré qu'à l'oral. Ce qui marque avant tout la communication écrite est le souci d'être compris du destinataire, à qui on ne pourra pas toujours expliquer une deuxième fois le message qu'on veut lui transmettre.

1. LISIBILITÉ RÉDACTIONNELLE

Améliorer la lisibilité rédactionnelle, c'est s'efforcer d'écrire le plus simplement et le plus clairement possible pour que la lecture soit naturelle et aisée. Un texte mis en page de façon agréable et aérée ne sera pas lisible pour autant si la syntaxe est obscure, les phrases trop longues ou le vocabulaire incompréhensible. Pour s'assurer une bonne lisibilité rédactionnelle, il faut :

v  Privilégier les phrases courtes et les énoncés concis,

v  Adopter les constructions les plus simples et les plus claires,

v  Préférer les tournures les plus courantes : l'actif, l'affirmatif, le personnel,

v  Limiter l'emploi de la subordination,

v  Employer les bonnes prépositions,

v  Éviter les tournures lourdes.

  • Brièveté et concision

La compréhension et la mémorisation d'un énoncé sont conditionnées par sa longueur. Pour être lisible, il faut formuler des phrases courtes (12 à 20 mots). La brièveté des phrases doit s'accompagner d'un effort de concision. Il faut éliminer les redondances, les périphrases et préférer les constructions simples.

  • Simplicité et clarté
  • La  simplicité  des  constructions  est un important facteur de lisibilité.  Dans
    l'organisation de la phrase, il faut respecter l'ordre normal des groupes fonctionnels : sujet-verbe - complément. Il faut aussi éviter de construire plusieurs subordonnées ainsi que les incises.
  • La clarté de la construction dépend de la logique de la démarche. L'idée directrice
    doit précéder le  développement,  les  énumérations,  les  exemples.  Les articulations logiques, contribuent à éclairer davantage l'énoncé.

La bonne ponctuation permet de gagner en simplicité et en clarté.

Exemple : comparer le sens des phrases suivantes :

Jacques dit : « le maître est un sot ». Jacques, dit le maître, est un sot. Jacques ! Dis ! « Le maître est un sot ».

  • Privilégier l'actif, l'affirmatif, le personnel

II faut privilégier la voix active car elle met l'accent sur l'auteur de l'action alors que la voix passive entraîne des constructions indirectes souvent maladroites et allonge l'énoncé. Il faut préférer la tournure affirmative qui est plus brève que la tournure négative qui est plus longue et peut créer un contresens. Il faut également préférer les tournures personnelles, plus concrètes, qui donnent lieu à des constructions simples.

2. LA CORRECTION DE LA LANGUE

Les incorrections nuisent à la qualité d’un message.

Les principales incorrections peuvent être répertoriées de la façon suivante :

-          les néologismes ;

-          les paronymes ;

-          les pléonasmes ;

-          les barbarismes.

LA SUPPRESSION DES NÉOLOGISMES

  • Définition

Le néologisme consiste à :

-          Inventer des termes nouveaux ;

-          Créer des mots nouveaux en les calquant sur des expressions étrangères ;

-          Donner un sens nouveau à un terme ancien.

  • L’origine des néologismes

Les néologismes proviennent du besoin de nommer des réalités nouvelle0s, des caprices de la mode ou du désir qu’éprouve une génération d’affirmer son existence, son identité. Ces mots nouveaux peuvent être empruntés à d’autres langues.

Listes de quelques néologismes à ne pas utiliser

À  éviter

Utiliser à la place

background

Arrière-plan, contexte, ou acquis, antécédents expérience, passé

Faire un break

Faire une pause

Un briefing

Une réunion de travail, une réunion d’information

business

Affaires

Check-up

Examen, bilan de santé, examen de santé

Un clash

Un désaccord soudain et violent

rewriting

Réécriture

 timing

Calendrier, chronologie

 

L’UTILISATION À BON ESCIENT DES PARONYMES

  • Le paronyme

Un paronyme est un mot proche d’un autre par le son, par la forme et par son orthographe.

Exemple de paronymes

Acceptation : action d’accepter

Acception : sens qu’on donne à un mot, égard, préférence

Amnistie : pardon collectif accordé par le pouvoir législatif

Armistice : suspension d’armes

Astrologue : homme qui prétend prédire les événements d’après l’inspection des astres

Astronome : savant qui étudie les mouvements, la constitution des astres

Affleurer : mettre de niveau deux choses contiguës, être au niveau de

Effleurer : toucher, examiner légèrement

Allusion : mot, phrase qui fait penser à autre chose, à une personne sans qu’on en parle

Illusion : erreur des sens ou de l’esprit qui fait prendre l’apparence pour la réalité

Anoblir : donner un titre de noblesse

Ennoblir : donner de la noblesse morale, de la dignité

Avènement : venue, arrivée, élévation à une dignité suprême.

Événement : issue, fait, incident remarquable.

Collision : choc, contact.

Collusion : entente secrète entre deux parties, deux personnes pour tromper un tiers.

Prolongation : accroissement dans le temps (prolongation d’un match, d’un congé)

Prolongement : accroissement dans l’espace (prolongement d’un mur)

Raisonner : faire usage de sa raison

Résonner : renvoyer le son, retentir

Recouvrer : rentrer en possession de ce qu’on a perdu (recouvrer la vue, le courage)

Recouvrir : couvrir de nouveau

Souscription : engagement pris par écrit ou par simple signature.

Suscription : adresse écrite sur l’extérieur d’un pli

Suggestion : action sur l’esprit pour imposer une pensée.

Sujétion : domination qui subjugue ; état de celui qui est sujet d’un chef

Tendresse : sentiment d’amour, d’amitié, témoignage d’affection

Tendreté : qualité de ce qui est tendre, en parlant des viandes, des légumes.

LA SUPPRESSION DES PLÉONASMES

Au grand maximum

Passer en première priorité

Un faux prétexte

Une panacée universelle

Un fait concret

Une erreur involontaire

Seul et unique

Après autorisation préalable

Actuellement en cours

 

Exclusivement réservé

 

réunir ensemble

Doit obligatoirement

S’entraider mutuellement

Un monopole exclusif

Sûr et certain

Assez satisfaisant

Se cotiser à plusieurs

Puis ensuite

 

Un délai d’une durée de

Se succéder les uns aux autres

Différer à une date ultérieure

Différer à une date ultérieure

Différer à une date ultérieure

Différer à une date ultérieure

Devenir par la suite

Devenir par la suite

Devenir par la suite

Devenir par la suite

Des perspectives d’avenir

Des perspectives d’avenir

Des perspectives d’avenir

Des perspectives d’avenir

LES BARBARISMES ET LES SOLÉCISMES

Le barbarisme (de barbare) est une faute de langage qui consiste à employer des mots ou déformés ou même inexistants ou bien aussi dans un sens qu’ils n’ont pas.

Le solécisme (de Soles, colonie grecque de Cilicie où l'on parlait très mal le grec) est, à l'encontre du barbarisme, une faute contre la syntaxe. Dire, par exemple, je vous cause pour je vous parle ou je cause avec vous, c'est faire un solécisme.

Voici quelques barbarismes et quelques solécismes les plus répandus.

 Ne dites pas

Dites plutôt

S’avérer vrai 

S’avère

S’avérer faux.

Se révéler faux.

Il est furieux après vous.

I1 est furieux contre vous.

Il a demandé après vous

Il vous a demandé.

C’est à vous à qui je parle.

C’est à vous que je parle.

Il est furieux après vous.

I1 est furieux contre vous.

 

II. TECHNIQUE D’EXPRESSION ORALE

 

1. PARLER EN PUBLIC ET IMPRESSIONNER VOTRE AUDITOIRE

Dans nos sociétés contemporaines, la communication est un élément vital qui vous permet de faire face au temps et aux changements d'environnement.

Le fait de savoir parler en public est donc devenu un atout essentiel. La diversité des opinions aujourd'hui a augmenté le besoin de savoir bien parler en public.

Les gens ont désormais besoin de faire entendre leur voix et d'exposer leur opinion devant un grand nombre de personnes.

Dans la vie politique, les discours publics ont joué un rôle essentiel dans le maintien des régimes politiques. Mais les influences du débat public vont plus loin encore, et affectent notre vie ainsi que nos décisions au quotidien. On retrouve ainsi le discours public à l'école, en entreprise, ou même à la maison.

Le fait de parler en public peut parfois être un véritable challenge, voire une source d'embarras à la fois pour les gens normaux et les gens de renom (entrepreneurs, artistes, professeurs etc.).

Ces gens peuvent être mal à l'aise en parlant en public. Ils commencent à avoir les mains moites, à bredouiller, et à perdre leurs mots. Ces manifestations de stress peuvent avoir des effets négatifs sur l'orateur ainsi que sur le public.

                 2. LES RÔLES DU DISCOURS PUBLIC DANS VOTRE VIE

Le fait d'être un bon orateur public peut vous ouvrir des portes qui, au départ, semblaient infranchissables. C'est un excellent moyen d'avancer dans votre carrière et d'accroître votre cercle de connaissances.

1er rôle : Bien parler en public favorise votre développement personnel

Savoir parler en public fait partie des qualités qui vous permettent d'avoir confiance en vous.

Après un bon discours, l'orateur devient plus confiant car il sait que le public répond d'une manière positive à ses idées. Cela lui permettra aussi d'être plus confiant lorsqu'il parlera devant un nombre restreint de personnes. Il sera aussi capable de s’améliorer et de s’ouvrir aux autres. D'ailleurs, plus vous parlez en public, plus vous augmentez votre rôle personnel car vous allez parler à des gens plus haut placés.

Finalement, le fait de parler en public vous donnera la confiance suffisante pour progresser et vous épanouir dans ce que vous faites.

2e rôle : Le fait de parler en public influence votre société

Vous n'êtes pas le seul à profiter de vos capacités à prendre la parole devant un public : la société toute entière va bénéficier de ce genre de qualité.

La plupart des gouvernements ont besoin d'entendre la voix de leurs citoyens. Avec une bonne capacité de communication, vous pouvez transmettre des messages forts sur un groupe d'individus ou une société toute entière.

Un exemple ici serait la discussion au sein d'une communauté.

Habituellement, lorsqu'un voisinage organise des réunions fréquentes, les individus se fixent des objectifs et des actions à entreprendre.

Lors de la discussion, plusieurs opinions font surface et chacun doit parler devant l'ensemble du groupe.

Quel que soit l'environnement, on trouve des gens qui doivent parler devant un public : les élèves doivent réciter devant la classe, les citoyens s'expriment sur des sujets d'actualité, les vendeurs d'adressent à un public, le président d'une compagnie doit faire des discours devant ses actionnaires etc. Vous ne pouvez pas y échapper.

3e rôle : Le fait de parler en public développe votre carrière

Parler en public peut aider votre carrière et vos finances.

Des chercheurs ont prouvé que le meilleur indicateur de succès est le nombre de discours qu'un individu a dû faire au cours de sa carrière.

Plus vous gravirez les échelons dans votre entreprise, plus votre patron vous demandera de faire des présentations et de prendre la parole devant un certain nombre de personnes (clients ou collègues).

Plus vous vous élevez, plus vos responsabilités sont importantes notamment celle de manager des individus, et pour ce faire, vous devrez communiquer de manière irréprochable.

Si un vendeur n'est pas capable d'expliquer les avantages de son produit, son chiffre d'affaires baissera à grande vitesse.

Cette règle s'applique aussi aux infirmières, médecins, pompiers et autres professions.

En conclusion, quel que soit le chemin que vous parcourrez, vous rencontrerez des situations où vous devrez parler en public.

3. COMMENT DEVENIR UN BON ORATEUR.

Vous avez certainement entendu des professeurs donner des cours monotones et ennuyeux.

Des présentations sans dynamisme seront systématiquement mal acceptées par l'auditoire. Pour éviter cette situation, mémorisez les principes fondamentaux d'un bon discours.

  • RESPECTEZ LA DIVERSITÉ DE L'AUDITOIRE

Les bons orateurs ne prennent pas leur auditoire de haut. Ils considèrent chaque auditoire comme leur égal.

Ils savent que ceux qui l'écoutent ont des profils différents et qu'il doit utiliser différentes techniques pour les intéresser tous.

Avant de préparer votre discours, considérez d'abord votre auditoire.

Prenez en compte les éléments suivants : âge, sexe, nationalité. Que savent-ils sur votre sujet ? Quelles sont leurs croyances, leurs valeurs ? Adaptez votre discours à ces contraintes.

L'expérience de parler en public sera beaucoup plus agréable si vous vous préparez aux disparités individuelles et culturelles de votre auditoire.

Par exemple, est-ce que les hommes et les femmes apprécieront vos idées de la même manière ? Est-ce que les étrangers seront aussi à l'aise que les locaux avec votre niveau de vocabulaire ? Est-ce qu'en vous adressant à un public plus jeune, vous risquez d'offenser certains individus plus âgés ?

Plus vous en savez sur ceux qui vous écouteront, plus vous serez capable de retenir leur attention et de les satisfaire. Ils seront ensuite plus à l'aise en vous écoutant et vous pourrez interagir avec eux plus naturellement.

  • SACHEZ ÊTRE À L'ÉCOUTE

Un bon orateur est à la fois capable de bien parler et de bien écouter. L'information doit circuler dans les 2 sens.

Quelle est l'utilité d'un discours bien préparé si personne ne vous écoute ? Et comment vous connecter avec votre auditoire si vous n'êtes pas à l'écoute de leurs réactions, mêmes subtiles ?

4. ORGANISEZ VOTRE DISCOURS POUR FACILITER LA COMPRÉHENSION ET LA MÉMORISATION

Les meilleures présentations sont celles qui lient les idées de manière logique, avec un fil conducteur pour faciliter la compréhension.

Une telle présentation est efficace car votre auditoire pourra facilement suivre vos arguments et ne perdra pas le fil de votre réflexion.

Voici le plan d'une bonne présentation :

Introduction : Capturez l'attention de votre auditoire, augmentez leur intérêt, et donnez-leur un aperçu global de votre présentation.

Corps principal : Commencez par exposer vos idées principales. Maintenez une forme d'organisation et soutenez vos idées avec des aides visuelles.

Conclusion : Reprenez l'ensemble de vos idées, n'hésitez pas à vous répéter, ceci permettra à votre auditoire de mémoriser les points principaux de votre discours.

  • MAÎTRISEZ LA LANGUE

Ne vous perdez pas dans des phrases compliquées.

Maintenez un niveau de vocabulaire relativement simple. Si vous utilisez plusieurs mots pour exprimer une même idée, cela risque d'entraîner une confusion chez vos auditeurs.

Exposez plutôt vos idées de manière simple et concise pour que vos arguments soient plus percutants.

  • SOYEZ DYNAMIQUE ET ENTHOUSIASTE

Les novices dans le domaine des présentations ont tendance à mémoriser l'ensemble de leur discours ou à lire leurs notes en permanence. Du coup, ils ne sont pas naturels.

Parlez normalement aux gens. Pour être naturel et dynamique, faites comme si vous parliez à un ami.

En d'autres termes, évitez de vous cacher derrière un personnage, parlez comme s'il s'agissait d'une conversation normale.

  • NE DONNEZ QUE DES DISCOURS ÉTHIQUES

La pertinence et le bon sens sont très importants.

Votre auditoire ne pourra vous accepter qu'à partir du moment où vous présentez des arguments pertinents. Évitez le plagia, la falsification et l'exagération.

Lorsque vous essayez de persuader votre auditoire, ne manipulez pas et ne forcez pas les gens à adhérer à vos idées.

Développez de bons arguments à travers une réflexion logique. C'est la persuasion à travers l'éthique.

En fin de compte, un bon orateur cherche à changer les croyances, les valeurs et les idées du public en les persuadant avec des arguments pertinents.

 

            5. COMMENT DELIVRER VOTRE MESSAGE DE MANIERE EFFICACE

Après toutes ces préparations, vous allez finalement vous présenter face à l'auditoire.

Vous avez peut-être passé des jours ou des semaines entières à analyser votre auditoire, choisir vos arguments, organiser et répéter votre discours bien que la présentation ne durera que quelques minutes... Mais c'est l'étape cruciale.

Si, à la sortie d'une présentation, vous demandez à des personnes de l'auditoire de donner leurs commentaires, vous aurez ce genre de réponses : "Je trouve qu'elle a une voix très agréable", "II aurait pu bouger un peu plus", ou "Je n'arrive pas toujours à l'entendre distinctement".

Voyez comme les remarques s'orientent vers la manière dont les idées étaient présentées et les capacités communicatives du présentateur.

Cependant, un bon mode de présentation ne fait pas tout : vous aurez beau être charismatique, si le contenu ou la préparation ne suit pas, la présentation ne sera pas une réussite totale.

Mais pour la plupart des gens, c'est la présentation elle-même qui pose problème plutôt que toute la phase de préparation et de recherche.

Plus vous serez à l'aise pendant la présentation, plus vous votre présentation sera susceptible d'être un succès.

Votre manière de présenter n'est pas plus importante que le contenu, mais sans cet art, votre auditoire n'écoutera pas ce que vous avez à dire.

Pour rendre votre présentation crédible, vous devez vous entraîner.

 

 

21 mars 2014

LES SEPT DOULEURS

PLAN

INTRODUCTION

  1. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

   I.1. Biographie de l’auteur

   I.2. Bibliographie de l’auteur

II.           PRÉSENTATION DU PARATEXTE ET RÉSUMÉS DE                      CHAQUE NOUVELLE

  II.1. Présentation du paratexte

  II.2. Résumés des nouvelles

III. STRUCTURE DE LA NOUVELLE LA DAMNÉE ET ÉTUDE DES        PERSONNAGES

  III.1. Structure de  la nouvelle LA DAMNÉE

  III.2. Étude des personnages

IV. ÉTUDE THÉMATIQUE DE LA NOUVELLE ET L’ÉNONCIATION

   IV.1. Étude thématique

   IV.2. Énonciation

V. SCHÉMA NARRATIF ET SCHÉMA ACTANCIEL

  V.1. Schéma narratif de la nouvelle

   V.2. Schéma actanciel de la nouvelle

VI. ÉTUDE DE LA VALEUR TEMPORELLE ET DES FIGURES DE STYLE DANS LA NOUVELLE

  VI.1. Étude de la valeur temporelle dans la nouvelle

  VI.2. Étude des figures de style dans la nouvelle

CONCLUSION

 

 

 

 

INTRODUCTON

 La littérature est un ensemble d’œuvres écrites et orales à visée esthétique et à dimension fictionnelle. La littérature burkinabé serait donc un ensemble d’œuvres littéraires produites par des écrivains burkinabé. Cette littérature a connu son essor à partir des années 1980 grâce aux écrivains talentueux. De  ces écrivains nous pouvons retenir William Aristide Nassidia COMBARY auteur du recueil de nouvelles LES SEPT DOULEURS. La première nouvelle de ce recueil intitulée LA DAMNÉE, fera l’objet de notre étude. Cette étude consistera à passer cette nouvelle au peigne fin pour faire ressortir sa structure, ses personnages, les thèmes, l’énonciation, et ses richesses littéraires que sont la valeur temporelle et les figures de style. Ce travail entrant dans la logique de l’étude intégrale des œuvres littéraires, nous consacrerons donc la première partie à l’étude du recueil de nouvelles dans son ensemble.

  1. I.                   BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

I.1. Biographie de l’auteur

       William Aristide Nassidia COMBARY est né le 1er juin 198O à Fada N’Gourma. Il fit l’école primaire avant d’entrer au Prytanée militaire du Kadiogo en 1992 où il obtint le baccalauréat-philosophie Lettres en 1999. La même année il entre à l’académie royale militaire de Meknès au Maroc et en sort avec une maîtrise en Droit public option relations internationales en 2003. William COMBARY est officier de la gendarmerie au Burkina Faso.

II.2. Bibliographie de l’auteur

       William COMBARY est auteur de plusieurs œuvres littéraires de genres variés. Elles sont entre autres :

-          LES SEPT DOULEURS, édition l’harmattan Burkina, 2008, 80p.

-          HYMNE A L’AMOUR, édition Découvertes du Burkina, 2008, 102p.

-          A LA CROISEE DES CHEMINS, éditions Découvertes du Burkina, 2009.

-          SUEURS FROIDES, éditions Découvertes du Burkina, 2012

 

  1. II.                PRÉSENTATION DU PARATEXTE ET RÉSUMÉ DE                      CHAQUE NOUVELLE

         II.1. Le paratexte

        LANGLADE définit  la notion de paratexte  comme tout ce qui entoure le texte. Les différents éléments du paratexte d’une œuvre littéraire sont : le titre de l’œuvre, le nom de l’auteur, la dédicace, la préface, la postface le résumé de la quatrième page de couverture, l’avertissement, les titres de partie et de chapitre, l’épigraphe.Les éléments du paratexte du recueil de nouvelles LES SEPT DOULEURS sont les suivants :

 

 

  • Le titre

      Le titre d’une œuvre littéraire est une étiquette qui doit être en rapport avec l’œuvre. Elle doit attirer l’attention du lecteur. Le recueil de nouvelles qui fait l’objet de notre étude s’intitule LES SEPT DOULEURS. Ce titre est évocateur. En effet, il est le résumé du contenu de l’œuvre. Dans ce recueil, il y a sept nouvelles et chacune pose un des problèmes cruciaux qui minent les sociétés africaines. L’auteur a choisi le chiffre sept (7) parce que derrière ce chiffre se cache toute une histoire. Dans les sociétés africaines, ce chiffre a une connotation négative ; il est le chiffre des péchés capitaux dont il faut se garder.

  • L’interprétation de la première page de couverture

      Cette page comporte le titre de l’œuvre, le nom de l’auteur, le nom de la maison d’édition et une image. Cette image que comporte la première page est celle d’une adolescente en larmes. Elle est assise la main sous le menton. Cela est le signe de la souffrance, la posture de quelqu’un qui est soucieux. Cette fille est assise à côté des cases qui baignent dans une obscurité totale nonobstant le soleil qui y brille. La vie de Niépou est sombre malgré le soleil brillant. Cette fille possède des liasses de billets qui de coutume font le bonheur de tout être humain mais, elle n’est pas heureuse. En effet la source d’acquisition de ces liasses de billets la fait souffrir moralement. Cette souffrance est rendue par la couleur rouge du titre du recueil. La couleur jaune du nom de l’auteur traduit sa compassion face à la souffrance vécue. Il faut noter que cette image est le résumé de la première nouvelle sur laquelle nous mènerons une étude détaillée.

  • La dédicace

      La dédicace est une formule imprimée ou manuscrite par laquelle un auteur fait hommage de son œuvre à quelqu’un. L’auteur dédie ce recueil de nouvelles à son père Michel, à sa mère Henriette, à tous ses frères et sœurs.

  • La préface

      C’est un texte placé au début d’une œuvre et qui présente l’œuvre et son auteur. Le recueil LES SEPT DOULEURS a été préfacé par Yéro BOLY à son temps Ministre de la défense du Burkina Faso. Cette préface dit que W. COMBARY est un auteur particulier car dans l’environnement culturel du Burkina il est rare que des militaires produisent des œuvres littéraires. Yéro BOLY a encouragé l’auteur par son audace du fait qu’il a évoqué des sujets d’actualité souvent tabous.

  • L’avertissement

     C’est un commentaire ou un clin d’œil au lecteur pour attirer son attention sur la particularité de l’œuvre. L’avertissement dans LES SEPT DOULEURS interpelle le lecteur sur le caractère fictif des sept nouvelles du recueil. Cet avertissement qui est de l’auteur révèle qu’il est préférable de parler sans occulter certaines réalités et qu’ « il faut appeler le chat par son nom» dans tout message.

  • Le résumé de la quatrième page

      La quatrième page de la couverture qui a une fonction informative et publicitaire, permet au lecteur un meilleur accès au livre. Pour cette œuvre, elle en donne un aperçu, comporte la photo de l’auteur et sa biographie. Pour ce qui est de l’aperçu, l’auteur va au-delà des tabous pour évoquer les douleurs afin d’attirer l’attention sur la souffrance de l’Homme (enfants, femmes) dans la société africaine. Ce résumé de la quatrième page nous apprend que les sept douleurs évoquées dans ce recueil ne sont rien d’autre que le vécu quotidien de l’Homme qui est permanemment en face d’un destin qu’il ne maîtrise pas et qui le plus souvent l’écrase. 

        II.2. Les résumés des nouvelles

    Rappelons que la nouvelle en littérature se définit comme un récit d’aventure imaginaire, bref (par rapport au roman) qui présente et fait vivre les personnages. Ce récit fictif raconte l’histoire, les aventures, le destin de ces personnages. Selon le Dictionnaire Robert, la nouvelle est « Un récit généralement bref, de construction dramatique et présentant des personnages peu nombreux.»  

 

Nouvelle 1 : LA DAMNÉE (page 9 à15)

        Niépou, une petite fille, semble être le point d’attraction des problèmes. En effet, reniée par son père avant même sa naissance, la mère en meurt de chagrins dès le bas âge de cette fille. Sa grand-mère qui l’adopta par charité ne vivra pas longtemps. A la mort de cette dernière, Niépou quitte  son village pour la ville à la recherche de meilleures conditions de vie. Cependant la ville sera pour elle un milieu infernal. Violée par deux gaillards dans son premier logis qui était un jardin elle est désormais obligée de consacrer le reste de sa vie à la prostitution.

Nouvelle 2 : PROCÈS DE MON PÈRE (Page16 à27)

Dans cette nouvelle, il s’agit des déboires d’une femme. Dépassée par les exactions de son mari, elle se défoule en retraçant les moments favorables et défavorables de leur vie conjugale à sa fille de douze ans. En effet, mariée après s’être rassurée du sérieux de son futur mari, cette femme vivra heureuse au début du mariage. Mais hélas, cette joie sera brève comme un éclair. Elle est substituée par la tristesse. La pauvre femme sera désormais à cause d’une secrétaire de qui s’était amouraché son mari, régulièrement injuriée et même battue par celui-ci.

 

 

 

 

 

Nouvelle 3 : LE RIRE DE LA MORT (Page 28 à 38) 

Dans cette nouvelle c’est un garçon issu d’une famille bourgeoise qui raconte sa journée passée à l’hôpital. Cette journée est restée à jamais gravée dans son esprit. En effet ayant une simple allergie dermique, sa mère décida de l’emmener à l’hôpital pour une consultation chez le dermatologue. Dès l’entrée de l’hôpital, il eut  de la compassion pour les mendiants dont la vie est réduite à la souffrance. A l’hôpital, la gravité de la maladie des patients par là, les décès, les cris de désespoir et de douleur par ci, lui font oublier sa maladie. Depuis ce jour, il comprit que la santé est un bien très précieux qu’il faut préserver et s’estimer le plus heureux de ce monde quand on la possède.

Nouvelle 4 : SILENCE DANS MA VIE  (Page 39 à 48)

Marius un jeune homme était affligé par la mort par assassinat de Isaac, l’ami intime de son frère. Mais par le biais d’une lettre il comprendra les raisons de cet assassinat perpétré par son propre frère. Marié à Alice qu’il avait tant aimée, Fabrice menait une vie conjugale très heureuse. Cependant son retour surpris d’une mission de quelques mois à l’extérieur le hisse au rang des assassins. En effet il surprend sa femme dans les bras de Isaac, son meilleur ami. N’ayant pas pu dompter sa colère et sa violence, Fabrice poignarda Isaac et tua aussi sa femme. Ainsi ayant tout perdu, il entreprendra de mettre fin aussi à ses jours.

Nouvelle 5 : LUNE DE MIEL (Page 49 à 57)

Après le mariage de Jocelyne et Désiré, ils partirent pour la lune de miel à Lima. Ces jours furent très merveilleux pour eux. Cependant au soir du lendemain de leur retour de Lima, Jocelyne se retrouve dans un lit d’hôpital. Ce fait désaxa Désiré. Toutefois il y eut plus de peur que de mal car la dulcinée de Désiré recouvra la santé.

Nouvelle 6 : LE CRIME DE LA TRADITION (Page 58 à 68)

Dans cette nouvelle, le narrateur raconte sa propre histoire. Sa mère mourut en donnant naissance à sa sœur Ramatoulaye et son père, le précoce veuf se remaria. Ramatoulaye était une fille très intelligente qui n’avait pas été inscrite à l’école tout comme les autres filles de son village. Excisée et donnée en mariage forcé, Ramatoulaye sera fauchée à l’aube de sa vie dans la plénitude de la jeunesse par la mort suite à une hémorragie causée lors de l’accomplissement du premier acte sexuel conjugal. Cette information funèbre atterra son frère (le narrateur) et son père. Ce père ne survivra d’ailleurs pas longtemps après cette disparition de celle qui incarnait l’image de sa défunte femme.

Nouvelle 7 : JE REGRETTE (Page 69 à 80)

Youmadia un enfant issu d’une famille pauvre avait eu la chance d’être inscrit à l’école. Son père s’est battu corps et âme afin d’assurer la scolarité de son fils qui en retour l’encourageait par son travail excellent. A l’obtention du baccalauréat, Youmadia devrait poursuivre ses études en France ce qui fut fait. Pendant ses études en France, Youmadia coupa tout contact avec sa famille parce qu’une Blanche du nom de Patricia, était rentrée dans sa vie. Après les études il revient au pays natal avec sa Blanche mais s’installe dans une ville. Ainsi Youmadia avait-il renié son village et sa famille mais il regrettera cet acte : il est arrêté au service pour détournement de fonds dû en grande partie à son train de vie de bourgeois que lui imposait sa femme. A l’issue de cette arrestation et des conséquences qui s’en sont suivies, sa femme le quitta  pour la France et ne reviendra plus.

Commentaire sur le recueil

Ainsi résumé, LES SEPT DOULEURS pose respectivement le problème de la souffrance, de l’infidélité, de la maladie, de la trahison, des tourments de l’esprit, du mariage forcé et de l’excision ainsi que la perte de l’identité culturelle. Force est de constater que ces thèmes sont d’actualité donc il y a la nécessité d’une prise de conscience face à ces phénomènes. Il faut noter que l’auteur utilise un langage courant et des expressions fortement imagées pour rendre son message plus vivace. Après ce parcours de des différentes nouvelles constitutives de l’œuvre, focalisons notre étude détaillée sur la toute première. Pour ce qui est cette première nouvelle LA DAMNÉE, comment est-elle structurée.

  1. III.             STRUCTURE DE LA NOUVELLE LA DAMNÉE ET ÉTUDE DES PERSONNAGES

   III.1. Structure de la nouvelle

Cette nouvelle LA DAMNÉE, à l’instar des autres, n’est pas divisée en parties ou chapitres. Cependant à la lecture de cette nouvelle on peut la découper en trois séquences :

 

3

  • Première séquence : monotone ou en plateau

Dans  cette séquence le narrateur présente Niépou au village. Elle vivait avec sa grand-mère. La séquence se termine par une chute brutale qu’est la mort de cette grand-mère.

  • Deuxième séquence : descendante

Cette séquence raconte les premiers jours de Niépou en ville. Sans asile, Niépou erre toute la journée et dort à jeun sur un banc dans un jardin toute chose qui est une dégradation de ses conditions de vie déjà dérisoires au village. La séquence prend fin avec son adoption par maman Pounni, suite à ses blessures de viol. L’espoir éphémère commence à germer.

  • Troisième séquence : ascendante

Cette séquence relate la vie de Niépou chez maman Pounni. Elle est d’abord ménagère ensuite prostituée. Niépou n’est pas satisfaite de son travail mais cela lui permet de subvenir à ses besoins tels le manger, le logement, les vêtements, etc.

 

 

 

Ces séquences pourront être schématisées de la façon suivante :

                                                                                             

Village                                       Ville                                         Ville

vie chez la grand-mère    1ers jours de Niépou en                        Femme de ménage ;                 ville : Sans logement ;                                                     Prostitué

                                                      victime de

                                                           viol.

 

 

Enfance                          Adolescence à l’aventure                Adolescence à l’aventure

 

III.2. Étude des personnages de la nouvelle LA DAMNÉE

La nouvelle LA DAMNÉE ne comporte pas un grand nombre de personnages. Par ailleurs, le narrateur ne donne pas un large éventail de portrait physique et moral des personnages qui s’y trouvent. Ces quelques personnages sont :

-Niépou : elle est le personnage principal. Elle est présentée comme une jeune fille innocente née dans la misère et la souffrance. N’ayant pas demandé à venir  au monde,  Niépou doit payer les frais de l’acte ignoble posé par ses parents géniteurs plus particulièrement son père. Ce père irresponsable l’avait reniée avant même sa naissance et sa mère en mourra. Abandonnée précocement face à son destin, Niépou doit se battre afin de subvenir à ses besoins. Son courage et sa détermination sombreront dans un métier indigne : la prostitution en ville.      Niépou est l’incarnation des femmes battantes dans la société. En effet, ayant tout perdu au village, elle n’a pas mis fin à sa vie en se suicidant comme le font bon nombre de personnes dans certaines situations ; elle prend son courage en main et se rend en ville dans l’intention de voir l’espoir renaître. Malgré les intempéries de la ville, elle arrive à se faire une place. Elle possédera des liasses de billets mais ne sera jamais comblée car elle juge cet argent sale, impropre.

-Maman Pounni : elle est la femme qui adopta Niépou après qu’elle ait élu domicile deux nuits dans un jardin et y être violée. Il faut noter que cette femme fit cet acte en contrepartie. Elle intégrera plus tard Niépou dans le réseau de la prostitution et en tirera certainement profit. Cette maman Pounni vivait de ce métier qui était d’adopter les filles démunies, de prendre bien soin d’elles afin qu’elles soient séduisantes et de faire d’elles des prostitués. Cette femme à l’instar de bon nombre de personnes qui vivent en ville rejette la tradition. Quand elle adopta Niépou, elle la rebaptisa du nom de Cécile ; nom qu’elle jugea plus beau et plus facile à prononcer.

En outre, quand elle intégra Niépou dans la prostitution, maman Pouni exigea d’elle un type d’habillement au détriment de celui que la fille avait quand elle était au village.

-Le narrateur : il est celui qui raconte l’histoire il compatit à la douleur et à la souffrance de Niépou. Au début avec une intention d’être un client de Niépou, il y renoncera après que cette dernière lui ait raconté son histoire c’est-à-dire ce qui l’avait contrainte à vendre ses charmes, à se retrouver auprès de lui prête à s’offrir. Cependant le narrateur qui avait renoncé à sa volonté de satisfaire sa libido chez Niépou, lui versa quand même la somme due. Le narrateur est l’incarnation des personnes de bonne foi et de bonne moralité dans nos sociétés, qui compatissent à la douleur et à la souffrance des autres. Ces personnes bien que vivant en ville, ne sont pas indifférentes aux problèmes du prochain.

-Les deux gaillards : Ce sont les jeunes qui abusèrent sexuellement de Niépou dans un jardin, la deuxième nuit de son arrivée en ville. Ces gaillards étaient aussi misérables que Niépou puisqu’ils dormaient à la belle étoile comme cette dernière. Ces jeunes cependant au lieu d’œuvrer à l’amélioration de leurs conditions de vie, ne pensent qu’à la satisfaction de leur libido. Ils incarnent les délinquants de la ville.

-La famille de Niépou (père, mère, grand-mère) : la nouvelle ne fournit pas assez d’informations sur le père et la mère de Niépou mais fait savoir qu’ils ont été à l’origine de la souffrance de celle-ci. Ces  parents géniteurs incarnent l’image des jeunes irresponsables dans la société. Quant à la grand-mère de Niépou, à l’instar de bon nombre de vielles personnes, elle incarne la sagesse et la charité dans la société. De  par ces valeurs, elle élèvera Niépou en dépit de son faible revenu. Sa mort fut le début des cauchemars dans la vie de Niépou.

  1. IV.             ÉTUDE THÉMATIQUE DE LA NOUVELLE ET L’ÉNONCIATION

IV.1. Étude thématique

A lecture de la nouvelle LA DAMNÉE, nous notons la présence de plusieurs thèmes que nous pouvons classer en thèmes principaux et en thèmes secondaires.

  • Les thèmes principaux

-Le thème de la souffrance : ce thèmeapparait du début à la fin de la nouvelle. En effet, la mère de Niépou meurt de chagrin parce que l’irresponsable père de sa fille l’avait reniée avant même sa naissance  (page 9). En outre, Niépou née dans la misère, elle y grandira. Cette souffrance qui sera plus morale, s’intensifiera avec son entrée dans la prostitution. Et pour se soulager un tant soit peu, elle passait son temps à couler des larmes. Dépassée par sa souffrance, ses malheurs, Niépou disait qu’elle avait eu le malheur d’être née femme.

-Le thème de la prostitution : ce thème apparait aux dernières pages de la nouvelle. Niépou adoptée par maman Pounni une vielle prostitué, chef de file d’un réseau de prostitution, ne pouvait qu’être inéluctablement qu’une prostitué (page 13). Elle est devenue alors prostitué contre son gré. Et  ayant essayé bien d’autres métiers sans succès, Niépou est condamnée à vivre de la prostitution.

      Le narrateur par l’évocation de ce thème, lance un appel à la société  qui peut être formulé comme suit : ‘’Evitez de punir ou de blâmer les prostitués car toutes n’y sont pas par volonté mais certaines par contrainte’’.

  • Les thèmes secondaires

-Le thème de la violence : La violence se définit comme étant la force ou la pression exercée sur autrui en vue de l’amener à agir selon notre gré. Ce thème apparait dans l’œuvre à plusieurs niveaux. Niépou pendant son séjour au jardin sera violée sexuellement par deux gaillards. Par ailleurs Niépou même avant sa naissance, sa mère a subi de la part de son partenaire sexuel, une violence psychologique : la non-reconnaissance de la grossesse. Elle en mourra même. En outre, après avoir fait son entrée dans la prostitution, Niépou subissait la violence de la gent masculine qui abusait d’elle (page 13). Le narrateur par ce thème, condamne les actes de violence dans la société. Ces actes de violence peuvent être source de plaie chez la victime qui ne sera jamais cicatrisée. Par conséquent cela peut engendrer la haine qui est antinomique à la cohésion sociale

-Le thème de l’indifférence : l’indifférence est le fait de n’éprouver aucun sentiment, intérêt particulier à quelqu’un ou quelque chose. Ce thème est présent dans la nouvelle. En effet, à la mort de la grand-mère de Niépou, il n’y eut personne pour l’adopter. Elle se retrouva seule face à son destin ; perdant tout espoir au village Niépou y quitte pour la ville car ne sachant pas que ce phénomène est plus accru en ville. En ville, elle erra durant deux jours au regard indifférent des citadins (page 9). Par ailleurs les habitants de la ville sont insensibles aux conditions de vie et à la situation des enfants innocents de la rue. Ces enfants dorment dans des jardins, sous des ponts, souvent même à côté des villas à chambres inoccupées.

IV.2. L’énonciation de la nouvelle

         Dans un récit, c’est toujours quelqu’un qui parle à un autre à un moment donné et dans un lieu donné : c’est l’énonciation. L’étude de cette énonciation passe par les éléments que sont les acteurs, le temps et l’espace.

Etude de l’énonciation de la nouvelle LA DAMNÉE

        -Les acteurs : Dans cette nouvelle, l’énonciateur est le narrateur qui n’est pas impliqué dans l’histoire. L’histoire est racontée à la troisième personne du singulier. La nouvelle est le produit d’un témoignage. En effet, le narrateur rend conte de la confidence que lui avait faite Niépou concernant sa vie de misère. Les acteurs qui y interagissent sont : Niépou ; le narrateur lui-même de par son rôle de confident qui a permis à Niépou de se défouler ; maman Pounni ; les deux gaillards ; les hommes clients.

 

 

         -L’espace : Les acteurs de cette nouvelle évoluent dans deux grands espaces : le village et la ville. Le village est présenté comme un lieu où règnent la solidarité, mais aussi la pauvreté et la misère.  C’est dans cet espace qu’est née Niépou et où elle passa son enfance. Elle y partira pour la ville à la quête du bonheur. Le village est opposé à la ville où l’indifférence et l’individualisme rivalisent d’ampleur. En ville personne ne prête main forte à l’indigent c’est-à-dire le nécessiteux. Dans cet espace vivent deux catégories d’hommes : les riches et les pauvres. Niépou passera le reste de sa vie en ville.

          -Le temps : Toutes les actions dans cette nouvelle se passent dans un passé défini par le vécu de Niépou. Tout se passe à des jours et nuits bien précis d’où la présence des indicateurs temporels tels que « Ce soir là elle avait erré longtemps avant de s’allonger sur le banc que la veille elle avait occupé. »  « Ce matin là elle ne se réveilla pas avant l’arrivée des premiers assaillants du jardin. »

            Le narrateur raconte le triste passé de Niépou qui s’est répercuté sur son présent. Niépou a eu un passé douloureux et vit un présent malheureux.

  1. V.                SCHÉMA NARRATIF ET SCHÉMA ACTANCIEL

V.1. Le schéma narratif de la nouvelle

Le texte narratif est une succession de faits qui s’enchainent. Les verbes d’action  et de mouvement renseignent sur la progression de l’histoire. La situation du texte évolue et peut se découper selon un schéma appelé schéma narratif dans lequel on distingue la situation initiale du récit, les éléments perturbateurs de la situation initiale, l’intrigue, les péripéties et la situation finale :

-La situation initiale : C’est le début du récit, c’est le moment où tout est stable. Dans la nouvelle LA DAMNEE la situation initiale est la vie de Niépou au village chez sa grand- mère. Cette période correspond à l’enfance de l’héroïne.

-Les éléments perturbateurs : C’est la phase où la stabilité de la situation initiale est remise en cause ou bouleversée par un événement ou un fait. Dans la nouvelle qui fait l’objet de notre étude, l’élément perturbateur est la mort de la grand-mère de Niépou. C’est en ce moment que commencent les tourments de Niépou car elle se trouve sans soutien, face à son destin.

-L’intrigue : Il faut noter que tout récit développe un problème qui est appelé intrigue. Dans la nouvelle LA DAMNÉE, l’intrigue est le délaissement social qui pousse à des vices sociaux. En fait, Niépou délaissée à elle-même après la disparition de sa mère adoptive, se rendra courageusement en ville pour se faire une vie meilleure. De là, elle tombera dans la prostitution sans jamais pouvoir se relever.

-Les péripéties : Elles sont une série de réactions visant à obtenir l’objet de quête ou à résoudre le problème posé. Dans la nouvelle retenue pour notre étude, les péripéties sont :

 

ü  le départ du village pour la ville,

ü  recherche vaine d’emploi après l’arrivée en ville,

ü  le choix du jardin comme demeure,

ü  travail domestique chez maman Pounni,

ü  la prostitution

ü  la tentative de changer de métier.

-La situation finale : Elle est la fin du récit ou histoire. A la fin d la nouvelle LA DAMNÉE, Niépou est une prostitué à contre cœur d’où son statut de «  damnée ». Elle sent sa dignité  bafouée en se voyant vendeuse de charme qui une activité illicite entrainant à la marginalisation sociale.

V.2. Le schéma actanciel

           Greimas en s’appuyant sur les recherches précédentes visant à expliquer le texte narratif, élabore le schéma actanciel à partir de six (06) actants. L’actant se définit comme une classe d’acteurs, de personnages animés ou inanimés remplissant une fonction dans le récit. De la nouvelle LA DAMNÉE, peut découler le schéma actanciel suivant :

Destinateur                                       Objet                                     Destinataire

(Niépou)                                   (Mieux être, bonheur)                      (Niépou)                                

 

 

Adjuvants                                         Sujet                                      Opposants

(Maman Pounni,                                 (Niépou)                                (Les deux gaillards,

Grand-mère,                                                                                     le père,

Courage)                                                                                          la société,

                                                                                                         La gente masculine)

      -Explication du schéma : Niépou constatant sa situation désastreuse, va à la quête d’un objet qu’est son mieux être c’est-à-dire son bonheur. Elle est donc la destinatrice et le sujet opérateur de la quête. Elle sera en plus la bénéficiaire, la destinataire c’est-à-dire celle à qui reviendra l’objet. Dans sa quête, Niépou est aidée par son courage. En effet elle marcha deux jours tout entiers en ville à la recherche d’un emploi. Un autre adjuvant de Niépou  dans cette quête est maman Pounni qui l’adopta. Elle a d’abord fait d’elle une fille de ménage avant de l’intégrer dans le réseau de la prostitution. Ce métier est avilissant certes, mais elle permettra à Niépou de gagner son pain.

 

  1. VI.             ÉTUDE DE LA VALEUR TEMPORELLE ET DES FIGURES DE               STYLE DANS LA NOUVELLE

VI.1. Étude de la valeur temporelle dans la nouvelle LA DAMNÉE

       Les temps dominant de ce texte sont le présent, et le passé (passé simple, imparfait, plus que parfait et passé composé). Le passé marque l’aspect accompli. Il permet de faire vivre des actions passées, une vie antérieure. A travers l’emploi de ce temps, le narrateur raconte la vie antérieure de Niépou. Une vie empreinte de souffrances et de misères.

        -Pour exprimer les faits achevés qui ont marqués la vie de Niépou et pour les situer dans un moment précis le narrateur utilise le passé simple : « Niépou seule, face à son destin quitta son village pour la ville. » ; «Ce matin là elle ne se réveilla pas avant l’arrivée des premiers assaillants du jardin.»

         -L’imparfait qui  exprimant une action passée, insiste  sur la durée. Ce temps est fréquent dans la nouvelle LA DAMNÉE : « Autour d’elle la nuit imposait son voile », « La ville avec ses réverbères pâles et ses ombres sinistres la toisait.»,  «  La cour ressemblait à un asile de jeunes filles. »

        -Le plus-que-parfait qui indique une action passée antérieure à une autre exprimée à l’imparfait, au passé simple, est abondant dans ce récit. Ces quelques passages en sont des illustrations : « Elle avait gravit les étages qui les séparait de la chambre du fidèle ; L’homme à demi saoul avait longuement raconté sa vie à Cécile avant d’abuser d’elle à la manière d’un forcené ; Elle s’était redressée pour déflorer sa nudité.»

           -Dans la narration, le narrateur a fait aussi usage du passé composé. Le passé composé exprime une action achevée, il insiste sur cet achèvement, tantôt sur les conséquences se prolongeant jusque dans le présent. Ces passages parmi tant d’autres en sont les exemples : «- Mais tu n’as rien dit ; d’ailleurs c’est bien fait pour elle. » page11. « Je m’y suis retrouvée empêtrée par la force des choses.» page 13.

           -Le présent exprime des actions qui sont en cours. Dans un récit, on emploi le présent pour exprimer des événements passés auxquels on veut donner un certain relief : c’est le présent de la narration. Le narrateur emploie abondamment ce temps dans la nouvelle LA DAMNÉE : « Tu sais ma fille, la vie est bien triste.» ; «Il y a ceux qui travaillent pendant la journée pour donner l’excédant de leur argent à nous qui dormons le jour pour leur vendre nos charmes la nuit. » Ce temps permet d’authentifier le récit et de l’actualiser.

VI.2. Analyse des figures de style

Une figure de style désigne toute forme d’expression remarquable dans un texte du point de vue de l’effet particulier qu’elle y produit. L’identification des figures de style et l’étude des effets recherchés sont des points de la compréhension d’un texte. La nouvelle LA DAMNÉE est parsemée de figures de styles en vue de rendre plus captivant le message. Parmi ces figures de styles nous notons :

- La personnification : elle est une figure de style consistant à attribuer des qualités humaines à des objets ou des choses inanimées. Dans ce passage : «La ville avec ses réverbères pâles et ses ombres sinistres la toisaient… » l’auteur confère des traits humains à la ville qui se trouvait dans l’incapacité d’aider Niépou dans sa souffrance. Elle se contentera de la regarder. En outre, cet extrait : « Autour d’elle la nuit imposait son voile. »est une personnification. La nuit est considérée comme une personne possédant un voile dont elle se sert pour couvrir progressivement la terre après le coucher du soleil.

- La périphrase :elle est une expression développée désignant une chose connue couramment sous un seul nom. Cette expression  soulignée dans la phrase suivante en est une illustration : « Elle eut froid dans le dos. » elle Voudrait dire « avoir peur ». Egalement dans la phrase « Il y a ceux qui travaillent pendant la journée pour donner l’excédant de leur argent à nous qui dormons le jour pour leur vendre nos charmes la nuit. », vendre nos charmes est une périphrase qui signifierait nous prostituer.

            - La comparaison : la comparaison est un procédé qui consiste à rapprocher deux choses différentes à l’aide d’un outil grammatical de comparaison. Dans la nouvelle LA DAMNÉE  nous remarquons la présence de ce procédé. « Cécile, parmi les filles de Pounni, était comme une tourterelle au milieu de corbeaux » ; « La vie est bien triste. C’est un piège qui nous tient et comme un dédale s’en tirer sans écorchure se révèle utopique. » en sont des illustrations parmi tant. Dans la première la comparaison fait ressortir la petitesse de Niépou par rapport aux autres filles de maman Pounni. La deuxième qui s’apparente à proverbe, rapproche la vie à un dédale c’est-à-dire un lieu où on s’égare. Ceci met en exergue le caractère très complexe voire difficile de la vie.

- La métaphore : la métaphore est une sorte de comparaison sans outil grammatical de comparaison  et qui rend plus frappante une chose par un rapprochement nouveau. William  COMBARY utilise cette figure de style pour décrire la ville dans ce  passage : « C’est dans le guêpier de l’individualisme et la toile tissée de l’indifférence que Niépou entrait ». Cette  figure traduit le danger que courait Niépou en se rendant en ville pour la quête de son bonheur. Ensuite la phrase « elle arriva à un coin où gisaient des corps inertes » contient une métaphore. En effet, écrasés par la misère, la souffrance, ces enfants étaient comme des enfants sans vie c'est-à-dire des êtres inanimés.

- L’hyperbole : l’hyperbole est un procédé consistant à l’exagération des choses dans leur présentation afin de les rendre plus frappantes, plus impressionnantes. W. COMBARY en a utilisé dans bien de passages en l’occurrence ces quelques uns : « La vue de ses yeux blancs, fixés sur moi, et d’où coulait la souffrance. » ; « Elle avait voulu pleurer mais la source de ses larmes avait tari.» Ces phrases traduisent la souffrance grandement intense et profonde de Niépou. Comment des yeux peuvent-ils être des sources qui déversent la souffrance à la place des larmes ? En plus la douleur non-quantifiable que ressent Niépou suite à son viol, a empêché  les glandes productrices de larmes de fonctionner.

 

- L’oxymore : elle est une construction alliant dans un même groupe deux mots de sens incompatibles. Cette figure se rencontre de part et d’autre dans la nouvelle LA DAMNÉEet  en enrichit davantage la qualité littéraire. Les phrases suivantes retiennent l’attention à la lecture de la nouvelle : «C’était l’heure du mariage divergent de la richesse et de la misère. » ; « Elle regarda ces billets de banque craquants et cependant sales. » La première phrase oppose mariage à divergent et richesse à misère. En effet le mariage unit  et ne peut pas diverger. En plus il unit des êtres même de genres différents mais compatibles ; la misère est contraire de la richesse. Prise dans la nouvelle, cette phrase fait allusion aux deux catégories sociales (pauvres et riches) qui se côtoient sans jamais se confondre. Quant à la deuxième phrase, elle fait ressortir le paradoxe, le contraste qui existe entre un billet craquant et son impureté. En clair l’insalubrité des billets n’est pas lié à sa la matière mais plutôt à sa source d’acquisition. Ainsi un billet craquant obtenu à l’issue d’une activité illicite comme la prostitution, demeure sale et impropre.    

 

CONCLUSION

Au terme de notre étude de la nouvelle LA DAMNEE qui relate la souffrance d’une orpheline, l’auteur interpelle les uns et les autres à une prise de conscience du phénomène. Cette étude nous a permis de déceler les qualités littéraires de cette nouvelles à travers de nombreux procédés que l’auteur a utilisés pour rendre le message plus sensible. Pour finir, disons que l’étude intégrale d’une œuvre littéraire en général et d’une nouvelle en particulier, permet sa meilleure intellection tout en palliant du même coup les incompréhensions de l’œuvre. Cette étude aiguise donc le  goût de la lecture des apprenants ou élèves. 

23 janvier 2014

Cours de technique d'expression écrite et orale

CHAPITRE I : LA CONTRACTION DE TEXTE

Leçon 1 : Etude des textes supports

Texte 1 :

            La planification familiale apparaît aujourd’hui comme un outil de développement nécessaire au service du couple et de la société.

            Tout d’abord, la connaissance et l’utilisation de méthodes contraceptives sont des moyens de planification permettant à un couple de décider librement et de manière responsable du nombre de ses enfants. Tel est le cas de Paul Kientéga et de son épouse Henriette qui ont trois enfants comme ils l’ont souhaité.

            Par ailleurs, une telle planification leur a permis de bien s’occuper de leurs trois enfants avec des revenus moyens. Par exemple, le couple a su toujours faire face aux dépenses qu’exigent les besoins en nourriture, vêtements et soins de santé de la famille.

            Quant à l’éducation de leurs trois enfants, Paul et Henriette l’assurent sans difficultés majeures. Ainsi, Aline l’aînée, fréquente la classe de première au lycée, son petit frère Joël est en classe de quatrième au collège et Lucie la benjamine prépare le certificat d’études primaires.

            En conséquence, on peut noter avec satisfaction que la planification a largement contribué à l’épanouissement de la famille Kientéga.

Extrait des annexes du mémoire de DEA de Arouna DIABATE, année académique 2000-2001, Université de Mons-Hainaut, Belgique

QUESTIONS

1-      Trouvez l’idée prise de position de l’auteur.

2-      Structure du texte : dégagez de manière claire, les différentes idées arguments et les exemples qui les soutiennent.

3-      Trouvez dans le texte  des mots liens et donnez leur signification.

 

Texte 2 :

Les disparités dans l’accès à la scolarisation dans les pays du tiers monde : le cas des femmes.

       Si les tendances actuelles devaient se poursuivre, les disparités grandissantes entre les sexes en matière d’alphabétisme seraient probablement aggravées par des contraintes économiques qui pousseraient les femmes vers les emplois non qualifiés et relègueraient l’alphabétisation au bas de l’échelle des priorités nationales.

Chez les hommes et les femmes du tiers monde, l’analphabétisme est lié à la pauvreté, aux inégalités et à l’oppression. Systèmes éducatifs coloniaux ont parfois accentué, de différentes manières, la discrimination. Les inégalités dans l’accès à la scolarité sont largement responsables de l’analphabétisme actuel chez les adultes. La répartition traditionnelle des rôles familiaux et sociaux entre les sexes empêchait la plupart des filles de suivre une scolarité. Celles qui y réussissaient quand même subissaient des pratiques éducatives qui ne faisaient qu’accroître leur subordination. Aujourd’hui, la discrimination déclarée de l’époque coloniale est moins courante, mais le système patriarcal et l’oppression sociale subsistent encore.

Pourtant, dans de nombreux pays du tiers monde, de plus en plus de femmes, surtout en milieu rural, s’efforcent de suivre les cours d’alphabétisation. Beaucoup y voient un moyen d’assumer intelligemment les responsabilités que leur ont abandonné leurs maris en partant travailler à la ville. Elles veulent aussi lire leurs lettres et y répondre sans avoir à solliciter d’aide.

Cependant malgré les nombreuses raisons qui poussent les femmes à s’instruire, leurs occupations traditionnelles et leurs nouvelles responsabilités leur interdisent une présence régulière aux cours et un apprentissage correct. Elles sont surchargées de corvées domestiques cuisine, ménage, approvisionnement en eau et en bois de chauffage, travaux agricoles et autres activités de subsistance. Des grossesses répétées leur laissent peu de ressources et de forces à consacrer à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Même lorsqu’elles parviennent à se rendre aux cours, elles doivent emmener leurs enfants, ce qui nuit à leur concentration.

Il est très rare que des dispositions soient prises pour la garde des enfants dans le cadre des programmes d’alphabétisation bien que dans certains pays on ait proposé aux femmes des cours dans des pensionnats, loin des exigences et des obligations concurrentes. Mais d’autres problèmes ont surgi : manque de qualification des enseignants, pénurie de vivres, absence de conforts programmes trop courts.

Les femmes sont, par ailleurs découragées par l’attitude de leur mari et parfois même des enseignants du sexe opposé, qui vont jusqu’à leur interdire l’accès aux cours d’alphabétisation. Les hommes craignent qu’en s’instruisant, elles ne révèlent leur propre ignorance et contestent leur autorité au sein de la famille.

                                 Agneta LIND, Le courrier de l’UNESCO Juillet 1990

Texte 3:

 La place de la littérature

       Si donc l’écriture (moyen d’expression par des signes écrits) est un phénomène relativement récent au Burkina, la parole, un autre moyen d’expression bien plus populaire que l’écriture, elle, date de la nuit des temps. C’est par les gestes et la parole – bien avant l’écriture – que les hommes ont commencé  à communiquer.

       Ainsi la littérature orale – dont le principal moyen d’expression est avant tout la parole qui, bien entendu, peut être accompagnée de gestes, de mimiques, d’attitudes diverses, etc. s’est avérée le vecteur primordial des civilisations africaines, et donc celle du burkinabé. Aussi nous comprenons tout de suite son importance pour les peuples Burkinabé.

       Importance parce que la littérature orale, comme nous le savons tous, a un caractère collectif et communautaire. Les œuvres qui sont produites le sont par les membres de la société qui s’inspirent des thèmes, qui de l’air musical, qui de la structure textuelle, qui des personnages, etc. C’est pour cela que l’on a soutenu, à juste titre d’ailleurs, que les œuvres de la littérature orale sont anonymes et appartiennent à toute la collectivité.

        Etant un bien d’expression populaire, la littérature orale sied bien à toutes les sociétés dites de civilisation orale. C’est le domaine privilégié de « tous ceux qui ne savent ni lire ni écrire, mais qui savent raconter ». De ce fait, c’est une littérature à la portée de l’ensemble des membres de la société, même si pour certains genres oraux il faut observer quelques règles et avoir un minimum d’aptitudes pour la  théâtralisation. C’est aussi un atout de cette littérature que d’être facile d’accès à beaucoup de gens : cela nous rassure sur son contenu sociologique qui n’est autre que le cumul d’une multitude d’expériences, d’idées, de conceptions, etc., venant de personnes diverses.

       C’est pourquoi la littérature orale renferme une documentation séculaire et se dresse en immense grenier de connaissances sur les sociétés africaines. Aussi est-elle à même de fournir des informations très précieuses aux chercheurs dans la plupart des domaines de recherche : Histoire, Ethnologie, Pharmacopée, Musique, etc. Grâce à elle, on a pu retrouver des sites historiques par des fouilles méthodiques.

       Enfin, la littérature orale est un moyen d’éducation de la société (par la morale, les leçons à tirer, le savoir qu’elle décèle), et un moyen de diversement (l’humour, la détente et le spectacle sont quelquefois de la partie) et un facteur de cohésion sociale (par l’esprit communautaire qui l’anime).

A cela, il faut ajouter aussi qu’elle est vivante ; elle s’adapte à son époque et vit avec son temps. Elle est d’utilisation très souple. Lors des séances de contes par exemple, chacun peut prendre la parole, approuver, infirmer ou compléter ce que le conteur dit : une preuve de plus qui confirme la popularité de la littérature orale.

       Pour toutes les raisons citées, on peut comprendre facilement que la littérature orale tienne une place importance dans la société burkinabé.

                                   Alain Sié KAM in Notre librairie N°101, Avril-Juin 1990, p.23

 

 

 

 


 

La progression thématique.

Chaque phrase comporte :

  • Un thème : c'est ce dont on parle. Chacun des interlocuteurs admet ou connaît le thème lorsqu'il le rencontre. Il fait, en effet, partie ou bien de ses connaissances, ou bien des connaissances que lui a déjà fournies le texte.
  • Un propos : c'est ce qu'on dit du thème. Il s'agit d'une information nouvelle, donnée sur le thème.

La progression thématique est la façon dont les phrases s’enchaînent par rapport aux thèmes abordés. Il existe trois grands types de progressions thématiques.

 

  1. 1.    La progression à thème constant

Dans la progression à thème constant, le thème ne change pas d’une phrase à l’autre, le même thème est repris en début de chaque phrase soit en reprenant le même nom soit en faisant des reprises nominales ou pronominales.

Elle est fréquente dans les textes :

-       narratifs (ex. : présentation des actions ou des réflexions successives d'un personnage donné)

-       de portrait d'un personnage (ex. : notice biographique)

-       injonctifs, par ex. de type publicitaire (ex. : le thème des phrases rappelle de manière martelée le produit vanté)

Exemple:      « Le monsieur s’inclina, et, pendant qu’il faisait le mouvement d’étendre son bras, Emma vit la main de la jeune dame qui jetait dans son chapeau quelque chose de blanc, plié en triangle. Le monsieur, ramenant l’éventail, l’offrit à la dame, respectueusement ; »

« Charles se traînait à la rampe, les genoux lui rentraient dans le corps. Il avait passé cinq heures de suite, tout debout devant les tables, à regarder jouer au whist sans y rien comprendre. »  (Flaubert, Madame Bovary)

 

 2. La progression à thème linéaire

Dans la progression à thème linéaire, la phrase qui suit à pour thème un élément du propos de la phrase précédente.

 On la trouve fréquemment dans les textes explicatifs (à enchaînement déductif, en particulier).

Exemple:    « Le rez-de-chaussée se compose d’une première pièce éclairée par les deux croisées de la rue, et où l’on entre par une porte-fenêtre. Ce salon communique à une salle à manger qui est séparée de la cuisine par la cage d’un escalier dont les marches sont en bois et en carreaux mis en couleur et frottés. (Balzac, le Père Goriot).

 

3. La progression à thème éclaté

Dans la progression à thème éclaté, la 1ère phrase donne un thème central, chaque thème des phrases suivantes est un sous thème de ce thème central.

Elle se rencontre beaucoup dans les textes descriptifs (ex. : accumulations de détails à propos d'un ensemble qui est décrit).

Exemple: « Elle grelottait tout en mangeant, ce qui découvrait un peu ses lèvres charnues, qu’elle avait coutume de mordillonner à ses moments de silence.

Son cou sortait d’un col blanc, rabattu. Ses cheveux, dont les deux bandeaux noirs semblaient chacun d’un seul morceau, tant ils étaient lisses, étaient séparés sur le milieu de la tête par une raie fine, qui s’enfonçait légèrement selon la courbe du crâne ; » (Flaubert, Madame Bovary).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 EXERCICES

TEXTE N° 1

Savoir s’alimenter

                     Les experts du monde entier-médecins, biologistes, nutritionnistes, diététiciens- sont formels : il existe des relations irréfutables entre la plupart des grandes maladies du monde industriel et la surconsommation ou la déséquilibre alimentaire. Maladies cardiaques, attaques, hypertension, obésité, diabète, dégradation de la qualité de la vie 3eme âge, tel est le lourd tribut  que nous devons payer pour trop aimer, la viande, les graisses ou le sucre. Jour après jour, année après année, nous préparons le terrain aux maladies qui nous emporteront prématurément.

                     Le tiers-monde meurt de sous-alimentation et nous de trop manger. Pléthore ou carence : les maladies de la malnutrition ou de la sous-alimentation tuent probablement dans le monde d’aujourd’hui plus que les microbes et les épidémies. Et pourtant, sauf dans le tiers-monde, on n’a rien à nous apprendre en ce domaine. D’ailleurs quoi de plus triste qu’un régime  une diète le jeûne ou l’abstinence. Il faut bien, à la rigueur, y recourir pour traiter des maladies mais pas pour préserver sa santé, ou plus simplement pur vivre mieux et plus longtemps.

                     Les biologistes vont plus loin : ce que nous mangeons influencerait notre manière de penser et d’agir. Comme le disent si bien les Anglais :   you are what eat, voute êtes ce que vous mangez. Et les Français d’ajouter : on creuse sa tombe avec ses dents. Il ne s’agit donc plus aujourd’hui de perdre quelques kilos superflus mais tout bonnement de survivre. Nous avons la mort aux dents. Il est grand temps de réagir.

                     Mais comment ? Pendant des millénaires les hommes ont cherché à manger plus. Faut-il aujourd’hui leur demander de  manger moins ? Peut-on aller contre des habitudes aussi enracinées ? Beaucoup estiment que toute ingérence dans leur mode d’alimentation est une véritable atteinte à leur vie privée. Manger est devenu si banal et évident qu’on n’y prête plus attention. La plus grande diversité règne en matière d’alimentation. (70 mots)

     Il en va de même des hommes. Les besoins sont très différents selon les individus. Inégaux dans notre façon d’assimiler une nourriture riche, nous le sommes aussi de devant les aliments : certains adaptent à leurs besoins ce qu’ils mangent et boivent. D’autres ne peuvent résister à la tentation.

                     Certains grossissent facilement, d’autres ne prennent jamais de poids. D’autres encore ne parviennent pas à grossir même s’ils le souhaitent. Les facteurs héréditaires viennent s’ajouter ou le terrain moduleront sinon impossible de communiquer des règle de vie ou d’équilibre adaptées à chaque cas.

Stella et Joél de Rosnay,

La mal bouffe éd Olivier Orban

 

QUESTIONS

1)      Résumé (8pts)

Résumez ce texte de 486 mots au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou en moins.

2)      Vocabulaire (2pts)

« le lourd tribut »

« on creuse sa tombe avec ses dents »

3)      Discussion (10pts)

Selon les biologistes, ce que nous mangeons influencerait notre manière de penser et d’agir. Expliquez et commentez.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

TEXTE N° 2

                     Tout est faux désormais dans le foot, dans la joie qui se veut délirante du marqueur après le but, dans ces obscènes empilements de joueurs qui se forment alors, dans ces convulsions de l’avant-centre prétendument fauché dans la surface de réparation ; dans ce ciel salué à genoux, ou cette terre que le dirigeant vainqueur embrasse mystiquement. De sorte que ce que l’on attend désormais d’un arbitre n’est plus de sanctionner des fautes mais de faire la part entre ce qui est sincère et ce qui est simulé. Il n’est plus le juge d’application de la règle, c’est un psychologue de plein air, ou encore un habile diplomate qui négocie avec la foule hurlante l’équilibre politique des penalties.

                     Voilà pourquoi nous ne nous amusons plus au football, dépassé par ses enjeux, paralysé par la peur. Marquer des buts n’est même plus l’objectif essentiel, dans la plupart des matchs, c’est un accident exceptionnel, qui vient troubler l’ordonnancement et la finalité même de la partie : la nullité, mais il y a plus grave, il y a la place croissante prise par le foot dans notre univers politique : naguère langage universel, aujourd’hui espéranto de notre déchéance ! A qui débarque d’une autre planète voudrait goûter en une seule soirée à toute nos névroses d’aujourd’hui, on ne saurait conseiller plus des maladies sociales dont nous souffrons : la violence, la tricherie, le fric et l’ennui.

                     Le général Pinochet est un précurseur méconnu. Transformer les stades en camps de concentration, voire d’extermination, était apparu d’abord comme une provocation sinistre, une dérision paradoxale. Erreur : cela n’était qu’une anticipation. Pinochet, comme son voisin argentin Videla, avait compris la vraie nature du football. La tuerie du Heysel  n’est pas un accident isolé, la suite l’a montré. Le football britannique s’efforce, week-end après week-end, de rééditer un exploit aussi mémorable. Le football ; c’est la guerre en camp clos. D’énormes forces de polices de polices sont encadrées des combattants bottés, casques, vêtus d’uniformes, brandissant des matraques, voire des explosifs. Pour mieux se préparer à l’affrontement, ils ont absorbé, comme jadis les poilus montant à l’assaut, d’énormes quantités de vinasse et de bière qui font régner en permanence dans les tribunes de tous les stades du monde cette inimitable odeur de vomissure et de déjections. J’ai à peine besoin d’ajouter que la plupart des footballeurs professionnels, sont devenus des mercenaires sans âmes et sans honneur, qui le soir du Heysel ne craignirent pas de slalomer entre les cadavres et les blessés pour remplir leur contrat, tandis que les télévisions qui avaient été payées pour cela, s’empressèrent de retransmettre ces macabres ébats. Au moment où j’écris ces lignes, c’est ce que Jacques Georges, président de l’UEFA, appelle une Europe propre.

                     Alors vivre sans football ? L’idée d’une année sans football, comme celle d’une journée hebdomadaire sans télévision, devrait être examinée. A moins qu’à l’instar des Mayas du Mexique précolombien nous décidions de sacrifier aussi des dieux dans les jeux sacrés de la balle, les membres de l’équipe victorieuse. Cela aura au moins pour avantage de nous délivrer de la race obsédante des vainqueurs.

 

Jacques Julliard, « Tout est faux dans le football »

Le Nouvel Observateur, n° 1233, 24-30 juin 1998.

 

QUESTIONS

1)      Résumé (8pts)

Résumez ce texte de 560 mots au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou en moins.

2)      Vocabulaire (2pts)

Expliquez le sens dans le texte de :

-          « des mercenaires sans âmes et sans honneurs » ;

-          « les jeux sacrés de la balle ».

3)      Discussion (10pts)

Pensez-vous, comme le texte l’affirme avec vigueur, que la violence dans les stades constitue un prolongement direct des « maladies sociales dont nous souffrons », et par conséquent une sorte de fatalité?

 

 


 

TEXTE N° 3

 

   Ni les hypothèses heureuses ni les hypothèses catastrophiques ne peuvent être écartées. Mais toute l’histoire de l’humanité permet de penser que les hypothèses moyennes sont les plus vraisemblables. Il est plus facile d’imaginer les paradis ou les apocalypses que de décrire avec précision ces solutions moyennes. Il est néanmoins possible d’essayer de reconnaître les règles, les méthodes qui permettront d’orienter heureusement les progrès attendus et de limiter les dangers inhérents à certains de ces progrès eux-mêmes.

   Les progrès de la biologie, les applications de ces progrès entraînement pour les hommes d’Etat, pour les hommes de science de nouvelles responsabilités. Les hommes d’Etats par définition sont ou devraient être des hommes de responsabilités. Les hommes de sciences ont moins d’entraînement, d’où peut-être la diversité de leurs positions initiales, indifférence éventuellement très dangereuses de leurs découvertes, panique lorsque sont connues les conséquences désastreuses de certaines découvertes.

   Ces positions fâcheuses étaient celles du passé. En ces dernières années les savants ont pris conscience de leurs responsabilités et sont prêts à les assumer. Les questions posées sont neuves, les solutions à la fois sur le plan éthique  et sur le plan scientifique sont difficilement trouvées. Les études débordent souvent les limites nationales et doivent être poursuivies à l’échelle universelle. La création d’associations, de mouvement assemblant les savants que préoccupent ces graves questions, devrait permettre des échanges féconds et la définition de nouveaux espoirs.

    Les réponses aux questions posées seront tantôt morales, tantôt scientifiques et techniques. Ainsi toute découverte biologique capable à la fois d’améliorer le sort de l’homme et d’altérer son environnement ne devrait être appliquée qu’après la mise au point de méthodes atténuant ses conséquences fâcheuses. La liberté des savants, des biologistes en particulier, au plan de la science fondamentale, ne peut être limitée que par leur propre conscience. Mais lorsqu’on en vient aux applications et surtout à la préparation des applications d’autres disciplines, sociologues, écologistes, philosophes, économistes, et bien entendu avec les représentants des populations concernées. Cette coopération se propose, comme premier objet, l’établissement d’une hiérarchie, d’une échelle des valeurs, comparant pour chaque application les avantages, les inconvénients, les bienfaits, les dangers de ceci, dans toute la mesure du possible, à cours terme et à long terme. Souvent à long terme ou au moins à moyen terme pour les biologistes, beaucoup plus souvent à court terme pour les médecins.

Jean Bernard, L’Homme changé par l’homme.

 

QUESTIONS

1)      Résumé (8pts)

Résumez ce texte au quart de sa longueur. Dans les conditions actuelles de l’epreuve, le resumé devra comporter 110 mots (± 10%)

2)      Vocabulaire (2pts)

Expliquez les expressions suivantes :

-          « Dangers inhérents à certains de ces progrès » ;

-          « Echelle des valeurs ».

3)      Discussion (10pts)

Vous tenterez de montrer quelles perspectives ouvrent à l’homme les principales découvertes de ce siècle.

Vous direz notamment si elles vous rendent pessimiste.

 

 

 


 

 

TEXTE N° 4

Déclin de l’écriture

    L’éloge de l’écriture ne peut aujourd’hui se prononcer qu’au passé. La civilisation de l’imprimé est entée en décadence au milieu de XXe siècle. Au règne de la graphie succède, depuis quelque dizaines d’années, le règne de la scopie. Révolution technologique dont les hommes d’aujourd’hui consomment les fruits avec allégresse sans prendre conscience qu’il  s’agit là tout ensemble d’une révolution anthropologique, d’une remise en question des fondements mêmes de l’existence individuelle. L’introduction au foyer familial d’un appareil téléphonique, d’un récepteur de radiodiffusion, d’un magnétoscope suscite de la part des intéressés un mouvement d’allégresse ; ils vont être admis dans un cercle de la communication, bénéficiant, ainsi de possibilités élargies d’initiation à la culture universelle. A première vue, un enrichissement des possibilités humaines.

      Au contraire la nouvelle civilisation de la phonie et de la scopie dessaisit la main de certaines de ces attributions fondamentales. Exemple banal, la diffusion de la communication téléphonique, peu à peu entrée dans la pratique journalière au détriment de la correspondance scripturaire. On écrit de moins en moins de lettres d’affaires et les circulaires en tous genres. Les relations commerciales exigent en effet des traces écrites des signatures ; de mêmes pour les documents officiels. Il n’en est pas de même pour les relations familières et familiales. Un coup de téléphone, coûte moins d’efforts qu’une lettre, il permet d’entendre la voix et l’avis de l’interlocuteur, il autorise les bavardages interminables chers au cœur féminin et parfois masculins. De plus la relation instantanée annule les délais d’attente de la réponse. Solution de facilité, qui transfère une grande partie de la vie familière et familiale, en cas de séparation proche ou lointaine, sur le réseau des télécommunications. Aujourd’hui, Madame de Sévigné téléphonerait à sa fille chaque soir pour lui donner le film de la journée, à l’heure ou diminue le coût de la communication. Irremplaçable d’une époque. Ni la correspondance de Schiller et de Goethe, ni les lettres à Victor Hugo de Juliette Drouet.

    Par- delà le dépérissement d’un genre littéraire, la différence entre la graphie et la phonie en concerne pas seulement l’expression formelle du message communiqué : elle met en cause aussi sa substance. Je décide de téléphoner à quelqu’un ; je prends l’appareil et je lui dis ce que j’ai à lui dire, sans délai, selon l’ordre de l’improvisation….Ecrire une lettre est une opération complexe qui demande des conditions propices. Je peux téléphoner d’un appareil installé en pleine rue, n’ importe où ; écrire demande un espace favorable, un lieu bénéficiant d’une suffisante tranquillité et aussi un temps, car la rédaction de la lettre occupe une certaine durée. Le débit de l’écriture est plus familiale n’a pas le négligé, le débraillé de la conversation. Bon gré, mal gré, l’exigence orthographique doit se soumettre aux discipline de l’orthographe et de la grammaire.

     Ce délaissement de l’écriture et de l’exigence va de pair avec les nouvelles techniques de la phonie. A la limite, l’homme le plus civilisé d’aujourd’hui pourrait être un illettré ; il n’aurait plus besoin de savoir ses lettres à l’âge du magnétophone, de même que la multiplication des machines à calculer, petites ou grandes, disperse les enfants des écoles de connaître les rudiments de l’arithmétique et de la table de multiplication. On ne devrait pourtant pas négliger le fait que le recours systématique aux technologies disponibles a pour effet de démobiliser une parie des fonctions mentales des enfants, disposé de tout effort de ce côté. …Il ne semble pas que le dépérissement de l’écriture, générateur de dangers certains pour la vie mental amoindrie par la facilité, ait donné lieu à des procédures de substitution de la part des autorités pédagogiques, elle semble s’accommoder fort bien de l’ère de facilité qui s’est instaurée aujourd’hui.

 

Georges Gusdorf, autobiographie Edition Odile Jacob 1991

 

QUESTIONS

1)      Résumé (8pts)

Résumez ce texte en 180 mots avec une marge de 10% de plus ou de moins sera accordée. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.

2)      Vocabulaire (2pts)

Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :

-          « elle met en cause aussi sa substance »

-          « procédures de substitution »

3)      Discussion (10pts)

Selon Georges Gusdorf : «  A la limite, l’homme le plus civilisé d’aujourd’hui pourrait être un illettré »

Croyez-vous personnellement que l’homme moderne puisse se passer de l’écriture ?

 

 

 

 

 

 

 


 

 

TEXTE 5

La télévision culturelle

    Certes on ne peut attribuer à l’apparition de la seule télévision, les bouleversements que nous sommes en train de vivre dans le domaine culturel. Mais ce moyen qui est le symbole du nouveau, en train de naître, est effectivement pour le moment le plus universel et le plus concret de tous les moyens de communication. Et son existence ne peut manquer de toute façon de transformer progressivement, même à elle seule, les données fondamentales de la participation des hommes au monde de la culture. On ne pourra dater le point de départ de cette révolution de la même façon que l’on a daté, après coup, la révolution déclenchée par Gutenberg, mais l’ampleur du phénomène doit être considérée à l’égal de celle de phénomène imprimerie.

     Dans les deux cas, la plus immédiate et instinctive destination du nouveau moyen découvert aura été la diffusion de la culture du passé. La fonction culturelle de la télévision doit être tout naturellement de diffuser les chefs d’œuvre de la culture reconnue auprès de la grande masse, comme celui de l’imprimerie aura été longtemps à se déclencher pour l’imprimerie commencent déjà à apparaître pour la télévision. Le moyen transforme les conditions de la création et à la limite le contenu même de la culture dont il est su support.

       Que grâce à l’apparition de la télévision l’ensemble de la population d’un société puisse être mis en mesure de suivre de façon direct, concrète la façon dont sont remplies des activités qui constituent l’essentiel de la vie d’une société, que tombent les barrières qui protégeaient sans qu’on s’en rendît vraiment compte beaucoup d’entre elles, que rien d’humain ne puisse être désormais tenu à priori pour étranger au plus commun des mortels, ne peut être finalement indifférent. Tout ne sera jamais montré, il est vrai et ce qui ne sera pas montré prendra une importance plus grande, opéra de nouvelles discriminations entre les hommes. Mais de toute façon la perception par les différents groupes humains de la réalité de l’existence de leur partenaire et leur perception commune et contradictoire de l’ensemble seront radicalement transformées. Leur vision du monde, leur logique leur, imaginaire, leurs besoins et leurs capacités de participation culturelle ne peuvent manquer d’en être bouleversés.

   Pour toutes ces raisons, l’impact de la télévision sur la culture sera à notre avis beaucoup plus profond qu’il ne le paraît pour le moment.

   C’est le contenu même de la culture et l’idée que nous en avons qui seront finalement affectés. Car le contenu n’est jamais indépendant du type de rapports humains qui sous-tend. Nous n’en apercevons pour le moment que les effets négatifs. Il nous semble que cette ouverture ou cet envahissement vulgarisent notre culture et risquent de l’étouffer ; beaucoup d’exemples très probants peuvent être cités à l’appui de telles craintes. Mais si l’on met la culture à sa vraie place qui n’est pas seulement celle d’un trésor lentement amassé et qu’il faut préserver jalousement de toute atteinte, mais celle d’un moyen essentiel à l’homme pour son développement et qui n’est si précieux que parce qu’il lui est indispensable, on doit aussi admette que l’élargissement de l’univers qu’ apporte pour tant de membres de nos société l’apparition de ce moyen, va permettre la mobilisation de ressources intellectuelles et affectives jusqu’alors inexploitées et va forcer par le défi même qu’ elle impose aux créateurs un renouvellement profond de notre culture.

QUESTIONS

4)      Résumé (8pts)

Résumez ce texte au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou de moins. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.

5)      Vocabulaire (2pts)

Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :

-          « ce qui ne sera pas montré opérera de nouvelles discriminations entre les hommes»

-          « la mobilisation de ressources intellectuelles et affectives jusqu’alors inexploitées»

6)      Discussion (10pts)

Discutez la phrase suivante :

« L’impact de la télévision sur la culture sera à notre avis beaucoup plus profond qu’il ne le paraît pour le moment »

.

 

 

 


 

 

 

 

TEXTE 6

L’échec scolaire

 Le privilège que possède l’école de transmettre la culture lui confère, comme corollaire, celui d’être le révélateur électif  des inégalités intellectuelles et culturelles entre les enfants.

   Les échecs scolaires sont si manifestes, tellement massifs qu’ils cessent d’être une anomalie et qu’on est bien obligé d’en chercher les causes ailleurs une anomalie et  qu’on est bien obligé d’en chercher les causes ailleurs que dans les inégalités naturelles d’aptitudes (hormis les cas d’insuffisances constitutionnelles et organiques pré, post ou périnatales, indéniables certes mais ne représentant qu’une très faible proportion de la population) sous peine d’admettre que plus de la moitié des enfants fréquentant nos écoles sont anormaux ou inadaptés.

  L’échec scolaire n’est, en effet, qu’un produit de notre système scolaire et un constat de faillite de notre société. Reflet structurel de l’économie libérale, le système scolaire est concurrentiel, compétitif, sélectif. Le cursus scolaire, du début à la fin, n’est ni plus ni moins qu’une cours d’obstacles, d’examens ou de concours. Toute la structure scolaire en témoigne.

Placé ensemble sur la même ligne de départ, nantis soi-disant des mêmes possibilités, des mêmes virtualités, les enfants de six ans se voient, au bout d’un mois, affublés d’un autre rôle que celui conférait leur statut d’écolier à part entière : le rôle de premier, le rôle de second…le rôle de dernier. Notes et classement, carnet scolaire, détermineront déjà une attitude du maître, celle des parents, celle des camarades, celle des frères et sœurs, celle de l’enfant.

     Prenons le cas banal ou l’enfant lit mal, fait des fautes, ne sait pas ses leçons, etc. il est grondé, puni, a de mauvaises notes, est classé parmi les derniers. Quelles que soient les origines de ces difficultés, organiques ou affectives, ou les deux en même temps, elles vont déterminer un style de relations particulier avec l’entourage. Le maître, en tant que représentant d’une institution, risque d’apparaît comme un personne dangereux, craint, exigeant, sanctionnant. Si l’échec persiste, et c’est bien le cas souvent, les retards s’accumulent au fil des étapes scolaires. Cette perception négative du maître se transpose sur les autres maîtres et l’école tout entière qui risque d’apparaître comme le champ d’expériences douloureuses. Bien souvent, les parents viennent en contrepoint consolider ce système de relations, car ils vivent l’échec scolaire de leur enfant comme un échec personnelle et prolongent le monde désagréable de l’école à la maison par le biais de réprimandes à propos du  mauvais carnet, des  leçons particulières, du travail supplémentaire présenté comme une punition. Les réactions provoquées chez l’enfant, qui vont de l’anxiété à l’instabilité, en passant par l’indifférence et par la résignation sont mal comprises par les parents, qui ne voient là qu’un résultat de manque de don ou de paresse ou de mauvais fonds, ou qui, au contraire, font peser sur eux-mêmes la responsabilité de l’échec de leur enfant : C’est ma faute, je n’ai pas de manière , je ne sais pas m’y prendre.

         Cet aspect relationnel des difficultés scolaires, résultat des rôles qu’assigne l’institution scolaire aux écoliers, entre la non-acquisition des connaissances et la mutilation des perspectives professionnelles, risque de porter atteinte à la personne même de l’enfant, au développement de sa personnalité tout entière et il est à craindre que le effets en subsistent au-delà de la scolarité.

QUESTIONS

7)      Résumé (8pts)

Résumez ce texte au quart de sa longueur avec une marge de 10% de plus ou de moins. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.

8)      Vocabulaire (2pts)

Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :

-          « L’école comme le champ d’expériences douloureuses » ;

-          « la mutilation des perspectives professionnelles »

9)      Discussion (10pts)

L’échec scolaire entraine-elle l’échec dans la vie ? Vous vous référerez à des exemples précis ?

 

 

 

 


 

 

 

TEXTE 7

 

      Errare humanum est de tous temps, le droit à l’erreur a été reconnu, et revendiqué comme propre à l’homme. Aujourd’hui, l’indulgence à l’égard de l’erreur humaine a bien diminué. Les machines, les technologies, les systèmes industriels requièrent, sous peine de conséquences sévères, des automatismes en ordre de marche, des composantes stables, mais surtout des hommes fiables. Chaque nouvelle catastrophe industrielle fait ressortir le problème de l’erreur humaine et soulève  dans le public une vague de peur et d’incompréhension : comment peut-on se tromper quand on a la responsabilité de vies humaines, quand l’erreur peut être fatal ? Avec comme corollaire, une autre question, tout aussi insistants, la responsabilité de système à haut risque ? Le droit à l’erreur n’appartient plus au commun des mortels : du pilote aux commandes de son avion ou de l’opérateur dans sa salle de contrôle, on exige un jugement sans faille- le geste juste au bon moment.

      Dans le procès qu’on dresse aujourd’hui à l’erreur humaine, se profile en fait l’ombre des systèmes complexes que les hommes sont censés contrôler. C’est moins l’erreur qui angoisse, que ses conséquences dramatiques. Dans un livre qui a fait grand bruit, C. Perrow indique que l’insistance mise sur le facteur humain est toujours suspecte : elle facilite l’occultation des autres facteurs de risques qui pèsent sur la sécurité. Ces facteurs qui, s’ils étaient mis en cause, obligeraient à une révision en profondeur du développement et de l’avenir de ces systèmes.

       D’autres auteurs, comme J.M Faverge, de l’Université libre de Bruxelles, Jacques Leplat, de l’Ecole Pratique des hautes études à Paris, ou James Reason, de l’Université de Manchester, ont souligné le rôle positif que joue l’homme dans la fiabilité des systèmes. Parce qu’il tranche et juge dans l’incertitude, parce qu’il peut faire face à des situations inattendues, c’est un excellent régulateur. Il pallie de multiples carences. D’une manière générale, ses possibilités de diagnostic excèdent celles des systèmes experts les plus performants. Même si sa performance baisse dans certaines circonstances de stress ou de fatigue, il reste un élément clé de sécurité. Par ailleurs, ce n’est pas l’homme isolé qui importe, mais le collectif et un langage commun, c’est encore la meilleure réponse qu’on puisse donner aux questions de sécurité que posent les systèmes. Les systèmes industriels développés aujourd’hui génèrent des risques différents des seuls risques techniques. Leur taille, leur différenciation, la complexité des technologies mises en jeu, les multiples interactions qui peuvent se produire entre les composantes, les rendent difficiles, voire impossibles à maîtriser de façon globale et planifiée. Lorsque des dysfonctionnements se produisent, ce sont des ajustements presque au coup par coup qui sont les plus efficaces. Dans cette perspective, les erreurs humaines ne seraient, bien souvent, que des tentatives de régulation qui ont mal tourné. Des moments où l’intervention humaine n’a pu faire barrage au risque.

        Ces idées déplacent le regard qu’on peut porter sur l’erreur humaine : au lieu d’être la cause première des catastrophes, celle-ci n’est plus qu’on facteur parmi d’autres. Elle prend place dans un enchaînement, ou les risques produits par le système et habituellement endigués sont libérés.

          Trois grandes idées sont à retenir. La première est que, même s’il commet des erreurs, l’homme est un excellent agent de fiabilité. La seconde est que l’erreur peut souvent s’interpréter comme une inadéquation entre les caractéristiques d’une situation et les limites du fonctionnement humain. Recueillie et analysée, l’erreur permet de mettre le doigt sur les carences des systèmes et d’agir préventivement pour éviter les catastrophes. Enfin, il faut apprendre à vivre avec l’erreur car elle est loin d’être totalement négative. Dans certains cas, elle est intimement liée à la manière dont l’homme s’adapte aux situations et tire parti de son expérience. Dans d’autres, elle est une forme résiduelle de l’apprentissage : elle a une valeur pédagogique et marque la progression des connaissances. La gestion des erreurs est aussi importante que la manière de les réduire.

Véronique de Keyser, Extrait de « LA RECHERCHE », décembre 1989

 

QUESTIONS

10)  Résumé (8pts)

Résumez ce texte au quart de sa longueur. Une marge de 10% de plus ou de moins sera admise. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.

11)  Vocabulaire (2pts)

Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :

-          « Un jugement sans faille » ;

-          « Il pallie de multiples carences »

12)  Discussion (10pts)

                     Etes-vous d’avis avec Véronique de Keyser qui dit : « …il faut apprendre à vivre avec l’erreur car elle est loin d’être totalement négative. » ?

                     Vous illustrerez vos points de vue à l’aide d’exemples tirés de votre expérience personnelle et de votre environnement.

 

 

 


TEXTE 8

 

Médecine traditionnelle : une reconnaissance en douceur

      Dans les pays occidentaux comme dans les pays du Tiers Monde, la médecine officielle est farouchement hostile aux médecines douces, aux médecines parallèles, aux guérisseurs et autres rebouteux. Recourant au code pénal, l’Ordre des médecins de la plupart des pays occidentaux fait régulièrement traduire devant un tribunal les guérisseurs pour  pratique illégale de la médecine ou pour non-assistance à personne en danger, lorsqu’ils traitent des maladies graves.

         Cette guerre menée par la médecine officielle a longtemps également englobé des techniques anciennes et éprouvées comme l’acupuncture et, dans le domaine de la pharmacie, l’homéopathie.

     Innombrables sont les raisons pour lesquelles l’Académie de médecine, dans tel pays, veut empêcher l’exercice de la médecine traditionnelle. D’abord, elle dénonce le charlatanisme des thérapeutes traditionnels : nombre de guérisseurs offrent des médicaments ou procèdent à des vaccins aux pouvoirs incongrus car jugés non scientifiques. La plupart du temps, on s’appuie sur les cas les plus folkloriques. Tout récemment, au Mali, comme en côte d’Ivoire, des charlatans vendaient dans les rues des vaccins contre les accidents de voiture et les rixes dans les bars !

     Autre sujet de colère de la médecine officielle : le manque d’hygiène prêté aux thérapies traditionnelles. Celui-ci serait responsable de la contagion des maladies, qui aurait permis depuis des années aux grandes épidémies (méningite, typhus, choléra) de se répandre comme une traînée de poudre et de décimer des populations entières.

     Le praticien moderne a par ailleurs beau jeu de souligner que les guérisseurs ne connaissent pas l’anesthésie et se risquent quand même à arracher des dents, à recoudre des plaies etc. autre argument massue invoqué par les partisans de la médecine moderne : les guérisseurs ne disposant pas de laboratoires ni de blocs opératoires ne peuvent ni détecter ni soigner des maladies internes.

    Enfin, l’inféodation d’une partie de la médecine traditionnelle aux pratiques magiques et aux rituels pseudo-religieux n’est pas du goût de tout le monde. A la différence de la médecine moderne pour laquelle les maladies sont naturelles (et due à des virus, à des parasite ou à une multiplicité de facteurs), une partie de la médecine traditionnelle croit à des causes surnaturelles. Celles-ci révèlent l’action de forces obscures et malfaisantes. Si bien que ce n’est plus un médecin qui traite le malade mais une sorte de prêtre qui officie, en s’appuyant sur toute la cosmogonie des divinités qui régit l’univers (et notamment le monde des humains).

           Le succès de la médecine traditionnelle ne se justifie pourtant pas seulement par son coût abordable pour tous mais surtout par son efficacité, c’et-à-dire les chances de guérison d’un malade après traitement par un tradithérapeute. Au Sénégal, comme le souligne le docteur Eric Gbodossou, direction du Centre Malango de Fatick, les résultats sont des plus encourageants.

        Le traitement de la lèpre par médecine traditionnelle à Keu Masser au Sénégal a également donné de bons résultats, le taux de guérison complète étant très élevé. Et ce sont des centres de médecine traditionnelle plus ou moins dirigés par de véritables scientifiques qui ont officié. Rien à voir avec les charlatans qui courent les rues et proposent des médicaments non testés en laboratoire.

        Aujourd’hui, nombreux sont les Africains, surtout parmi les malades, à souhaiter la réconciliation entre les deux médecines, de manière à avoir le choix, non seulement de la qualité ou de l’efficacité des thérapeutes, mais aussi d’une médecine économiquement accessible. Cela passe par une véritable collaboration entre praticiens modernes et tradipraticiens sélectionnés pour leur sérieux.

 

 

QUESTIONS

13)  Résumé (8pts)

Résumez ce texte en 150 mots. Une marge de 10% de plus ou de moins sera admise. Indiquez à la fin de votre résumé le nombre de mots utilisés.

14)  Vocabulaire (2pts)

Vous donnerez le sens des expressions suivantes selon le contexte dans lequel elles sont employées dans le texte :

-          « Un savoir occulte» ;

-          « Une véritable éclosion»

15)  Discussion (10pts)

Partagez-vous l’opinion de l’auteur selon laquelle l’objectif santé pour tous ne saurait être  atteint sans l’appui de la médicine traditionnelle ?

 

 

 


 

 

TEXTE 9

 « La presse est un véritable service public »

            La première fonction de la presse est naturellement l’information, c’est-à-dire la transmission, l’explication et le commentaire des nouvelles au double niveau de la petite et de la grande actualité. Mais le champ d’information de la presse, qui est en principe illimité, est, en réalité, considérablement restreint, d’abord par la curiosité du public qui ne se porte pas également sur tous les aspects de la vie du monde, mais aussi par la nature même du journalisme qui, pour beaucoup, reste encore descriptif du superficiel, du pittoresque et de l’accidentel. Un journal doit, non pas instruire son lecteur, mais l’intéresser et la vielle formule des écoles de journalisme américain, « un chien mord un homme, ce n’est pas une nouvelle ; un homme mord un chien : c’est une nouvelle », est assez révélatrice à ce sujet. De plus, et sans vouloir débattre de la question de l’objectivité du journalisme, il convient d’évoquer, au moins, les déformations que l’instrument de transmission de nouvelles qu’est le journal fait obligatoirement subir aux informations qu’il livre, par le seul fait de leur sélection et de leur mode de présentation dans le corps du journal.

            De cette fonction traditionnelle d’information dérive celle de la documentation. La rapidité de l’évolution du monde moderne rend vite dépassés les ouvrages de type encyclopédique ou les bilans présentés par les livres sur les sujets qu’ils traitent ; la presse contemporaine se voit donc de plus en plus confier, en fait, le rôle de remise à jour des connaissances que sa périodicité lui permet de remplir plus facilement que le livre dont les rééditions sont toujours irrégulières et aléatoires et l’audience plus limitée. Cette fonction de documentation est plus spécialement réservée à la presse technique et spécialisée, mais elle conduit de plus en plus fréquemment la presse d’information générale, y compris les quotidiens, à publier des articles ou des documents destinés, en fait, à être conservés. La presse devient de plus en plus un instrument de référence documentaire.

            La presse rend aussi de multiples services pratiques à ses lecteurs en les aidant à mieux ordonner leur emploi du temps, en facilitant les multiples démarches de la vie quotidienne, en les conseillant dans leur activité individuelle. Cette fonction de renseignement est essentielle dans une société où les conditions de vie rendent sans cesse plus complexes les liens de l’individu avec la collectivité. Elle est assurée par les rubriques de types programmes de spectacles, horaires divers, météorologie, et les diverses chroniques de conseils. En plus d’un sens aussi par les petites annonces et parfois la publicité.

            Le divertissement est la troisième des grandes fonctions de la presse : en soi déjà la lecture est une activité de divertissement. Ainsi l’enquête sur l’audience de dix grands régionaux français montre que 90% de lecteurs considèrent la lecture de leur quotidien comme une occasion de détente. Mais par ses rubriques de jeux, par ses rubriques de lecture romanesques (romans-feuilletons et bandes dessinées, récits et reportages exotiques ou sentimentaux) mais aussi ses rubriques d’échos, voire par ses récits de faits divers, la presse cherche aussi à distraire plus directement son lecteur. L’illustration elle-même n’a que rarement valeur purement informative et reste, pour l’essentiel, image.

            Par-delà même ces trois fonctions principales, la presse exerce indirectement une influence régulatrice sur le corps social par ses fonctions psychothérapeutiques : la lecture régulière des journaux et périodiques aide l’individu à purger ses passions et se libérer de certaines frustrations. Une certaine conception de la morale traditionnelle conduit souvent à condamner l’exploitation par la presse des récits des actes criminels, des égarements de la passion amoureuse, des scandales familiaux ou politiques, d’indiscrétions sur la vie privée des vedettes de l’actualité et la publication de photos à caractère érotique ; il convient d’abord de constater que le succès de ce type d’articles remonte pratiquement aux origines de la presse et a toujours trouvé son équivalent dans une certaine littérature romanesque : ce n’est donc pas un phénomène récent. L’actualité ainsi présentée n’est certes, pas exemplaire mais sa présentation aide, à sa manière, les individus à se défouler par le rêve ou l’indignation ou en leur offrant des sujets de conversation.

            La lecture de la presse aide aussi à l’intégration de l’individu dans le corps social. La lecture du journal est une sorte de dialogue avec le monde. Elle brise l’isolement de l’individu ; elle est par excellence un acte de participation.

            Ainsi, par les différentes fonctions qu’elle remplit, la presse est un véritable service public.

                                       Pierre ALBERT, La presse, P.U.F., Coll. « Que sais-je ? », 1982   

Résumé (08 pts)

Résumez le texte au ¼ de sa longueur.

Une marge de 10 % de mots en plus ou en moins est autorisée.

Précisez le nombre de mots de votre résumé.

2-Vocabulaire (02 pts)

Expliquez dans le texte le sens des expressions suivantes :

- « un instrument de référence documentaire »

- « elle est par excellence un acte de participation. »

3-Discussion (10 pts)

« La lecture du journal est une sorte de dialogue avec le monde. »

 

 

 

 

 

 


 

TEXTE 10

 « Les femmes dans le monde du travail ».

            L’univers du travail ressemble bien peu au Paradis. Outre les efforts physiques et intellectuels qu’il exige, il met le caractère à rude épreuve. On ne saurait dire que l’amabilité et la gentillesse illuminent les relations professionnelles. Petites mesquineries et grandes saloperies tiennent souvent lieu d’ « esprit maison ». En dehors des sympathies qui nouent hors hiérarchie, l’atmosphère générale tient plus de la caserne que du compagnonnage.

            Les exemples de ces brimades foisonnent. Surtout dans les très grosses communautés de travail qui multiplient les règles contraignantes sans se soucier des réactions individuelles. Ici, on place des micros dans les toilettes pour s’assurer que les employées ne perdent pas le temps en bavardages inutiles. Là, on interdit de s’assoir, même si la coiffeuse ou vendeuse n’ont rien à faire, pour ne pas donner à la clientèle une impression de laisser-aller. Ailleurs, il n’est pas possible d’aller boire pendant les heures ouvrables, en dehors du quart d’heure de pause au milieu de l’après-midi. Je me souviens de ce témoignage bouleversant d’une dactylo de « pool » dans  une compagnie d’assurances. « Pour pouvoir s’absenter cinq minutes de son poste, il faut lever le doigt, comme à l’école, et attendre l’autorisation de la surveillance. Au bout de quatre minutes d’absence, un voyant rouge s’allume dans la salle de repos pour prévenir qu’il est temps de regagner sa place. Comme la paie se calcule en partie au rendement, on passe ainsi huit heures par jour le nez sur son clavier, sans pouvoir se détendre. Le soir, j’ai les épaules et le dos rompus. Je sors de là hagarde, incapable de prononcer la moindre parole tant j’ai d’abord besoin de récupérer. »

            J’ai remarqué que les femmes souffrent tout particulièrement de ces atmosphères de brimade. Plus sérieuses, plus appliquées que les hommes dans leur métier, elles ne comprennent pas qu’on puisse constamment mettre en doute leur conscience professionnelle. Mais, d’un autre côté, étant souvent peu qualifiées, elles sont les premières victimes de l’autorisation des emplois de bureau ou de la déshumanisation du grand commerce. Enfin, les femmes ont l’habitude, chez elles, de faire vite et bien quantité de choses différentes et se sentent très capables de se comporter de la même façon dans leur travail. Mais la machine économique a été organisée par et pour les hommes, qui admettent souvent mieux que nous la dureté du monde du travail, et pratiquent beaucoup mieux que nous l’autoritarisme.

                                            Christiane COLLANGE, «  Je veux rentrer à la maison »

                                               (Grasset, 1979) in livre de poche », n° 5403.PP.33-35

            Résumez ce texte de 430 mots au quart de son volume avec une marge de 10% en plus ou en moins.

Expliquez les mots suivants :

-          Foisonnent

-          les premières victimes de l’autorisation des emplois de bureau ou de la déshumanisation du grand commerce.

Discussion

Selon  Christiane COLLANGE : « L’univers du travail ressemble bien peu au Paradis. »

A l’aide d’exemples précis, étayez ce point de vue dans une argumentation organisée.

 

 

 

TEXTE 11 

 

            Si l’éducation, la science, la culture et l’information, qui relèvent de la compétence de l’UNESCO, sont au cœur de la problématique actuelle du monde, elle l’est encore davantage en Afrique. Aucun des défis auxquels le continent est confronté ne peut être relevé sans que soit prise en considération la dimension éducative, culturelle ou scientifique.

            Certes, dès l’indépendance, l’éducation a bénéficié partout en Afrique d’une grande priorité. De nombreuses écoles ont été ouvertes, les classes multipliées pour répondre à la présente demande sociale des cadres formés en nombre accru pour participer à l’effort de développement. Aujourd’hui encore, cependant, les taux de scolarisation demeurent faibles dans beaucoup de pays du continent. Et surtout, faute d’avoir reçu de nouvelles finalités l’éducation n’est pas un véritable instrument d’affirmation d’identité culturelle, ni le levier d’un développement endogène qui puiserait sa source dans les réalités nationales et mobiliserait chacun pour le bien-être de tous.

            Les structures sont très souvent restées identiques à celles de la période coloniale. Les programmes ont été peu modifiés. Dans la plupart des cas, les composantes de la culture nationale n’y ont guère leur place. L’accent n’est pas davantage mis sur les disciplines scientifiques et techniques dont la maîtrise est partout indispensable à l’effort de modernisation.

            En outre, l’école se détourne très fréquemment du milieu naturel et humain. Elle néglige certaines des valeurs fondamentales qui ont fait la force des sociétés africaines traditionnelles : le sentiment d’honneur, la fidélité à soi-même et à sa communauté, la solidarité communautaire, le sens des responsabilités, la dignité face à l’adversaire, etc.

            Elle suscite, sans le chercher, le mépris du travail manuel alors que traditionnellement la participation aux activités productrices était un élément fondamental du processus éducatif africain.

            L’école demeure si profondément fidèle à l’héritage colonial qu’on peut compter sur les doigts de la main les pays africains qui ont déployé des efforts sérieux pour que leurs langues nationales deviennent des langues d’enseignement moderne. L’idée selon laquelle les langues africaines sont inaptes à véhiculer la pensée scientifique et technique ne repose sur aucun fondement. La langue est vivante, comme la société dont elle est l’instrument et communication ; elle s’enrichit de toute l’expérience de cette société qui sait toujours trouver des concepts pour exprimer les pensées que sa culture intègre.

            Quelles sont les conséquences d’une école mal adaptée aux réalités nationales ? Les clivages se renforcent au sein de la polarisation et la polarisation, sociale s’accroît. L’analphabétisme progresse. Les masses profondes se trouvent ainsi privées de toute participation directe aux responsabilités modernes qui exigent la maitrise de la langue écrite, celle de l’administration, de même, elles ne peuvent accéder directement au savoir et au savoir-faire modernes, pourtant indispensables à l’amélioration de la productivité du travail.

            Le chômage des jeunes s’accroît. Ceux-ci se détournent, à la fin de leurs études, de toute activité productrice qui n’est pas liée au secteur moderne souvent saturé. L’inadaptation de l’école a également des effets sur les cadres nationaux.  Soit pace qu’ils n’ont pas acquis une expérience directe du milieu soit parce qu’ils sont aliénés au système qui les a formés, ils se réfèrent souvent plus, dans l’analyse des situations comme dans la recherche des solutions, aux sociétés industrielles qu’à celles qu’ils ont mission de servir.

                        Amadou Mahtar M’BOW, ex DIRECTEUR Général de L’UNESCO

Résumé: résumez ce texte de 510 mots au quart de son volume initial avec une tolérance de 10% de mots en plus ou en moins.

Questions de Vocabulaire (2pts)

Expliquez  en Contexte :

« Le levier d’un développement endogène. »

« Les clivages se renforcent au sein de la population. »

Discussion (10pts)

Selon Amadou Mahtar M’BOW «  L’école se détourne fréquemment du milieu naturel et humain. »

            A l’aide d’exemples précis, étayez ce point de vue dans une argumentation organisée.

 

 

 


 

 

 

CHAPITRE II : LA DISCUSSION ET LA DISSERTATION

Leçon 01 : Contraintes et méthodologie de la dissertation

 

  1. I.                   DEFINITION

Disserter veut dire mener une réflexion sur un sujet et discuter signifie procéder à un échange de propos contradictoire sur un sujet.

La dissertation est donc une réflexion que mène une personne sur un problème posé par un  sujet. Il s'agit en d'autres termes d'avancer des arguments pour faire comprendre la portée  d'un sujet.

Il existe quatre sortes de dissertation qui se distinguent les unes des autres par les thèmes abordés et la nature des exemples :

-          La discussion : Cette dissertation est le troisième type de sujet de contraction du texte. Son sujet est obligatoirement extrait du texte à résumer et aborde un point de réflexion de l'auteur dans le texte.

-          La dissertation générale : C’est une dissertation qui porte sur les problèmes de la vie courante à travers des thèmes généraux (la pollution, la science, la politise, la culture, l'environnement, la femme...). Les exemples et les arguments de ce type de dissertation    proviennent de l'expérience personnelle du candidat à travers son observation de la société.

-          La dissertation ou l'essai littéraire : Elle concerne toujours les préoccupations de la littérature (roman, théâtre, nouvelles, poèmes, lecture…) Ses exemples et ses arguments sont obligatoirement extrait des œuvres littéraires.

-          La dissertation pédagogique : Elle concerne les thèmes relatifs à l'éducation (l’école, les méthodes d'enseignement, la formation, la psychologie de l'enfant et de l'adolescent). Les arguments et les exemples de cette dissertation proviennent des œuvres et des penseurs pédagogiques.

NB : En dehors des différences thématiques toutes les dissertations obéissent aux mêmes règles.

 

  1. II.                LES PRINCIPES DE LA DISSERTATION

La dissertation étant un travail de réflexion basée sur des idées, elle exige du candidat un certain nombre dé principes qui constituent en même temps ses règles d'évaluation.

  1. 1.      La pertinence des idées

Mener une réflexion basée sur des idées et portant sur un sujet ne signifie pas vouloir tout dire sur le thème. La  dissertation exige des idées adaptées au problème du sujet. II ne s'agit donc pas de donner beaucoup d'idées ayant un rapport avec le thème mais seulement de donner les arguments et les exemples en rapport avec le problème posé. Notons donc cet avertissement d'Henry James : « Un gramme de concret vaut mieux qu'une tonne de généralité. »

  1. 2.      L'organisation des idées

Comprendre le sujet et avoir les idées pertinentes sont loin de suffire. L'organisation, de ses idées est un aspect très important qui se base sur les points ou les éléments suivants :

v  La structuration de la réflexion en grand ensemble (partie) et en sous-ensemble (sous-partie)

v  La hiérarchisation des idées à l'intérieur des parties c'est-à-dire le classement des différents arguments par ordre croissante d'importance,

v  La cohérence et la bonne liaison des arguments et des parties à l'aide des transitions.

  1. 3.      L'expression

Exprimer ses idées ne signifie en aucun cas aligner de grands mots pour impressionner le lecteur. L'expression correcte consiste à dire simplement ses idées pour se faire comprendre. A cette fin on utilisera des phrases courtes, simples et débarrassées de mots savants et de tournures grammaticales compliquées. En dissertation, il est interdit d’utiliser la première personne du singulier (je, mon, ma), la deuxième personne du singulier et du pluriel. A l'inverse, la première personne du pluriel est conseillée (nous, notre). Sont bannis de l'expression en dissertation les tirets.

  1. 4.      L’orthographe         

II faut éviter au maximum de faire des fautes d'orthographe car une idée pertinente exprimée avec un chapelet de fautes perd forcement de sa valeur. La relecture du travail est une étape très importante pour remédier à ses fautes.

  1. 5.      La présentation

C'est la mise en forme correcte de la dissertation afin d'attirer l'attention du lecteur et l'amener à s'intéresser au contenu. La bonne présentation suppose pour le candidat d'éviter les ratures et autres surcharges. En outre, les trois parties de la dissertation doivent être, présentées selon les deux possibilités qui suivent :

  • Laisser une ligne entre l'introduction et le développement et entre celui-ci et la conclusion. Mais les différentes parties du développement ne sont pas séparées par une ligne.
  • Laisser deux ou trois lignes entre l'introduction et le développement et entre celui-ci et la conclusion avec pour obligation de séparer les différentes parties du développement par une ligne.

NB : Les paragraphes sont obligatoires dans une partie et doivent être matérialisés d'une part à l'aide d'un alinéa (écart ou espace à la ligne dé la marge) et d'un point final exigeant le retour à la ligne.

 

  1. III.             LE SUJET DE DISSERTATION

Le sujet de dissertation se compose à partir non seulement d'un point de réflexion mais aussi d'une orientation pour mener la réflexion. C'est ainsi que le sujet deux parties : la pensée et la consigne.

  1. 1.      La pensée ou le thème

La pensée désigne la formulation brève des idées d'un auteur sur un thème. Dans le cadre de la dissertation la pensée est donnée entre guillemets avec souvent des précisions sur son auteur et son origine. Egalement au lieu d'une pensée il peut s'agir uniquement d'une remarque générale, d'un constat particulier ou d'un thème.

  1. 2.      La consigne

Elle désigne le plus souvent un verbe à l'impératif ou à l'infinitif qui donne des indications sur le plan à suivre. La consigne est très importante car la réussite d'une dissertation dépend en grande partie d'une bonne orientation (plan) de la réflexion.

Exemple de sujet : Selon l'écrivain philosophe Albert CAMUS : « Sans métier tout vie pourrit. Mais sous un métier sans âme la vie étouffe et meurt. » Vous expliquerez et justifierez cette assertion en vous appuyant sur des exemples claires et précis tirés de votre expérience.

Exemple de sujet : Discutez cette affirmation du philosophe français Emmanuel MOUNIER : « Tout travail, travaille à faire un homme en même temps une chose. »

Exemple de sujet : La femme africaine est-elle réellement émancipée ?

 

  1. IV.             LA METHODOLOGIE DE LA DISSERTATION

La réussite d'une dissertation se construit à partir d’une démarche de travail très rigoureux. Cette démarche se base sur un certain nombre d'étapes qu'il faut apprendre à intégrer en soi.

Sur la feuille de brouillon :

  •  Lire et relire le sujet en songeant déjà à quelques idées ;
  •   Repérer les mots clés et déterminer les différentes significations de chacun d'eux. Par mot, il s'agit des mots importants qui contiennent l'essentiel de la signification du sujet ;
  •   Combiner les différentes significations des mots pour aboutir à la signification. Celle-ci désigne la reprise des idées de la pensée selon ses propres mots. La reformulation est très importante car elle situe avec précision le degré de compréhension du sujet ;
  •   Dégager la problématique de la réflexion en s'appuyant sur la reformulation du sujet et de la consigne. La problématique est la question ou l'ensemble des questions que la réflexion peut élucider. Elle doit toujours être une ou des questions au type interrogatif ;
  •   Aller à la recherche des idées et les noter comme elles viennent sans en exclure. Les idées seront notées brièvement sous forme de groupes nominaux ;
  • Etablir le plan détaillé de la réflexion en faisant le tri parmi les idées recensées. Le plan détaillé doit comporter l'essentiel des idées qui seront développées dans la deuxième partie.

Sur la feuille de composition

  • Recopier entièrement le sujet
  • Recopier introduction
  • Rédiger le développement au fur et à mesure en suivant le plan détaillé
  • Recopier la conclusion
  • Relire le travail pour corriger les éventuelles fautes en veillant à éviter les surcharges.

 

 

 

 

 


 

 

Leçon 02 : Les différents types de plan

 

Le plan se définit comme le programme à suivre pour atteindre un objectif. En dissertation le plan désigne l'ensemble des parties et des sous-parties évoquées dans le développement en vue de répondre à la question posée. Le plan d'une dissertation doit obligatoirement avoir les trois qualités suivantes :

- Il doit être progressif, c'est-à-dire aller des idées moins fortes à celles plus fortes. La progression se conçoit entre les parties et entre les idées des parties. En outre, la progression permet de donner plus de consistance à la réflexion car les idées permettent de sentir la façon d'aboutir à la conclusion.

- Le plan doit être équilibré, c'est-à-dire les parties doivent avoir sensiblement le même nombre de sous-parties. Dans chaque partie, les paragraphes doivent avoir sensiblement les mêmes volumes.

- Le plan doit être logique et cohérent à travers l'utilisation des transitions entre les sous-parties et entre les parties. En plus de la transition, la structuration interne des paragraphes est importante pour la cohérence. Ainsi, chaque paragraphe suit le schéma suivant : énonciation de l'argument, plus explication de l'argument, plus exemple de l'argument. Il existe cinq types de plan correspondant chacune à des consignes précises.

 

  1. I.                   LE PLAN EXPLICATIF

C’est un plan qui vise à donner plus de détails sur une idée, un problème posé ou une pensée. En d'autre terme, il s'agit de mieux faire comprendre aux lecteurs une pensée ou un problème. Quand l'explication concerne une pensée, on la subdivise selon ses grands axes. Quand elle concerne un problème, celui-ci sera détaillé ses différents aspects. Chaque axe ou aspect de l'explication constituera une partie du développement. Ce plan est aussi appelé plan expositif, ou plan explication et illustration d'une formule. Les consignes renvoyant au plan explicatif sont : expliquer.../ expliciter.../ que signifie... ? / Qu'est ce que c'est que... ?/ Définissez...

 

  1. II.                LE PLAN INVENTAIRE

Le plan inventaire est une variante du plan explicatif. Il consiste à recenser les différents aspects d'une pensée ou d'un problème selon ce que demande le sujet. Ce relevé des aspects comporte nécessairement des grandes parties et chaque partie des sous-parties. Le plan inventaire exige un classement entre les aspects pour permettre une plus grande logique. Chaque aspect recensé doit faire l'objet d'une explication et d'une justification.

Les consignes aboutissant au plan inventaire sont : justifier.../ donner les.../ citer les.../ quels sont les.../pourquoi... ?/expliquer et justifier.../énumérez les.../ qu'est-ce qui justifie... ?/commenter....    

 

  1. III.             LE PLAN ANALYTIQUE

Ce type de plan est adapté à l'étude des problèmes de société. Il sert à analyser un problème en spécifiant tous ses aspects. C'est pourquoi ce plan est aussi appelé plan problèmes-causes-solutions. Le plan comporte trois parties.

1re partie : les données du problème. Il s'agit de définir le problème posé et donner ses    différentes caractéristiques.

2e partie : les causes du problème. On avance deux ou trois causes essentielles qui sont à l'origine du problème posé. Chaque cause doit être expliquée et justifiée.

3e partie : les solutions du problème. On propose deux trois solutions adaptées, réalistes et envisageables. Les solutions doivent être en rapport avec les causes évoquées. Les consignes du plan analytique sont : analysez.../ étudier.../ après avoir posé le problème de...donnez les causes et proposez des solutions/ le problème étant à définir, les causes à chercher et les solutions à trouver/ après avoir donné du phénomène, vous indiquerez les répercutions afin d'aboutir à des solutions.

 

  1. IV.             LE PLAN COMPARATIF

Ce type de sert à comparer deux notions, deux problèmes ou deux pensées. Cette comparaison se fait toujours en trois parties qui sont :

1re partie : les ressemblances entre les deux éléments. Il s'agit de donner en les expliquant et justifiant deux ou trois points de ressemblance entre les éléments.

2e partie : les dissemblances entre deux éléments. Donner en expliquant et en justifiant deux ou trois points de différence entre les éléments.

3e partie : la complémentarité entre les éléments. Elle désigne deux ou trois aspects démontrant ce que l'un apporte à l'autre et vice- versa.

Comme consignes du plan comparatif on a : quel(s) lien(s) y a-t-il entre x et y ?/ comparer/ x et y/ quelle relation y a-t-il entre x et y ?

 

  1. V.                LE PLAN DIALECTIQUE

Appelé aussi plan thèse-antithèse-synthèse, le plan dialectique est celui utilisé pour analyser un problème ou une pensée selon ses forces et ses faiblesses, ses avantages et ses inconvénients, sa véracité ou ses limites. Ce plan comprend trois parties :

1re partie : la thèse. C'est l'explication et la justification de la pensée de l'auteur. On y avance deux ou trois arguments.

2e partie : l'antithèse. Elle peut consister à :

- Prendre le contre-pied de la pensée c'est-à-dire à l'aide de deux ou trois contre-arguments expliqués et justifiés.

- Montrer les limites des nuances ou les insuffisances de la pensée avec trois arguments expliqués et justifiés. Une limite désigne un aspect qui ne contredit pas la pensée mais qui la complète ou qui montre ses insuffisances.    

3e partie : la synthèse. Cette dernière partie permet de concilier la thèse et l'antithèse c'est-à-dire de montrer leur complémentarité. Cela se fait avec deux ou trois arguments expliqués et justifiés.

Les consignes aboutissant au plan dialectique sont : Discutez/ Analysez/ Etudiez/ Que pensez-vous de... ?/ Etes-vous d'accord avec... ?/ Partagez-vous... ?/ Etes-vous pour ou contre?

Remarques

-          Dans l'argumentation du plan dialectique, il faut faire preuve de souplesse en évitant le rejet catégorique ou brutal de la pensée ou l'acceptation catégorique de la pensée.

-          Dans le cas où la synthèse serait constituée d'un seul argument on la fait redescendre dans la conclusion pour éviter le déséquilibre avec la thèse et l'antithèse. Quand la synthèse est fournie en idées, elle reste évidemment comme une partie du développement.

 

Leçon 03 : L'introduction et la conclusion

 

L'importance de ces deux parties réside pour la première dans le fait qu'elle crée le premier contact avec la réflexion et pour la seconde dans la dernière impression qu’elle laisse avant la notation. Ainsi l'introduction et la conclusion nécessitent une attention particulière dans leur conception.

  1. I.                   L'introduction

Elle constitue le point de départ de la réflexion, qui vise donc à définir et préciser les contours qu'elle doit prendre. L'introduction comprend quatre sous points qui doivent s'enchaîner logiquement du début à la fin.

  1. 1.      L'idée générale

C'est une idée au contour plus vaste que le thème du sujet ou de la pensée. Autrement dit, c'est une idée qui sert à débuter la présentation du thème lui-même et cette présentation donne une idée de l'orientation de la réflexion. Même si cette idée est générale, elle doit, être précise et liée au thème de la réflexion. C'est pour respecter ces deux exigences qu'il faut éviter les formulations trop vagues et des expressions du genre « depuis que l'homme existe sur l'a terre /depuis que le monde a été créé/le plus grand problème de tous  est temps... »

  1. 2.      La présentation du sujet

Ce second point a pour but de présenter la pensée ou le thème du sujet. Il s'agit de mentionner le thème ou la pensée qui doit faire l’objet de la réflexion. Quand le sujet porte sur une pensée deux, cas sont envisageables :

- Si la pensée est brève, on la reprend entièrement entre guillemets tout en précisant son auteur et sa source (si le sujet les précise).

- Si la pensée est longue, il faut éviter de la reprendre entièrement dans l’introduction au risque de l'allonger inutilement. Dans ce cas-ci on la reformule ou on reprend entre guillemets certains de ses mots clés dans une phrase de reformulation. Il faut obligatoirement dans ce cas, songer aussi à donner les références de l'auteur et de la source si besoin.

  1. 3.      La problématique

C'est une question ou une série de questions qui précisent l'orientation que doit prendre la réflexion. Ces questions doivent être des interrogations directes et formulées clairement.

  1. 4.      L'annoncé du plan

C'est l'indication sur les grandes parties du développement. Il s'agit de préciser chacun des grands points qui seront développés dans la suite de la réflexion. Cette annonce être précise et bien ordonnée.

NB : Dans le cas où il y aurait plusieurs questions dans la problématique, l'annonce du plan devient facultative car chacune des questions renvoie à chaque partie du développement.

Remarque générale :

Les erreurs suivantes sont à éviter dans une introduction de dissertation :

  • II faut éviter les idées générales commençant avec les expressions passe-partout.
  • Il faut éviter de faire une introduction sans problématique.
  • II faut éviter d'annoncer une partie qui ne se retrouvera pas dans le développement.
  • II faut éviter de morceler l'introduction en trois ou quatre paragraphes. Elle se conçoit en un seul bloc. Et seule l'annonce du plan est susceptible d'être détachée.

 

  1. II.                La conclusion

 

Cette dernière partie de la réflexion est importante car elle permet de préciser des termes sur lesquels la réflexion devait aboutir. Autrement dit, la conclusion achève la réflexion en y apportant une réponse claire et précise. Elle comprend deux-parties: la synthèse et l'ouverture.

 

  1. 1.      La synthèse

 

Elle est un bilan de la réflexion en rappelant chacune des grandes parties du développement. Mais loin d'être une simple répétition du développement, la synthèse doit apporter une réponse tranchée à la problématique. Mais la précision de réponse ne doit pas être une forme d'exclusion de certaines idées mais une prise en compte des différentes idées en les conciliant.

  1. 2.      L'ouverture

C'est un élargissement consistant à avancer une idée constituant un prolongement de la réflexion. L'élargissement se conçoit donc comme une idée (suite de phrases) servant à prolonger la réflexion dans d'autres circonstances. L'ouverture peut avoir deux formes :

- Elle peut être peut être présentée comme une question ou une suite de questions (interrogation directe). Dans ce cas, il faut éviter à ce que cette question ne reprenne pas la problématique.

- Elle peut être une suite de phrases déclaratives.

Le contenu de l'ouverture peut être :

-Un constat c'est-à-dire une observation générale que l'on fait en s'appuyant sur la réflexion menée ;

-Une leçon de conduite que l'on tire de la réflexion menée ;

-Un conseil que l'on donne, des appels que l'on lance ou une solution que l'on propose.

 

 

Exercice pratique n° 1

 

Expliquez et justifiez à l'aide d'exemples clairs et précis cette assertion de l'écrivain français Georges SAND : « Un livre a toujours été pour moi un ami, un consolateur calme et éloquent. »

Reformulation possible

Une œuvre littéraire est un conseiller convainquant et un refuge apaisant.

Problématique

1re possibilité : Pourquoi Georges Sand dit-elle qu'une œuvre littéraire est à la fois source de conseils et de réconfort?

2e possibilité : En quoi une œuvre littéraire est-elle un conseiller pour son lecteur?

Comment peut-elle aussi se poser comme sa consolatrice?

 

Plan détaillé

Ire partie : L'œuvre littéraire comme conseiller convaincant.

 

1er paragraphe : L'œuvre littéraire donne des informations à son lecteur l'enrichit de connaissances.

Exemple : Le Mandat d'Ousmane Sembene fournit à travers les déboires d'Ibrahima Dieng des informations sur les étapes à suivre pour obtenir un mandat.

2e paragraphe : L'œuvre littéraire est comme un conseiller, car elle propose une solution au problème qu’on a:

Exemple. : Sous l'orage de Seydou Badian à travers la résolution du conflit, opposait les jeunes aux anciens à propos du mariage forcé de Kany, l'auteur nous donne des solutions au cas où nous serons dans la même situation.

Le miel amer de Jean-Baptiste Somé à travers les difficultés et l'issue heureuse de la situation d’Abou qui a été à l’origine de la grossesse d’Apa bien avant leur mariage sont des propositions de solutions pour tout futur marié.

3e paragraphe : L'œuvre littéraire est comme un guide qui forme et éduque le lecteur.

Exemple : Le monde s'effondre de Chinua Achébé : la persévérance et le courage d'Okonkwo qui malgré l'absence d'héritage a pu devenir un homme important à Umiofia. Cela est une leçon et un conseil pour le lecteur de ne jamais se décourager dans la vie.

 

2e partie : L'œuvre littéraire apporte un soutien moral

 

1er  paragraphe : L'œuvre littéraire éloigne de l'ennui.

Exemple : Ville cruelle d'Eza Boto : en suivant les aventures de Banda le lecteur occupe son temps à quelque chose d'utile.

2e paragraphe : L'œuvre littéraire éloigne des soucis à travers la distraction, le plaisir et le rire qu'elle occasionne.

Exemple : L’avare de Molière : La scène où Harpagon perd sa cassette.

3e paragraphe : L'œuvre littéraire comme moyen d'évasion ou d'émerveillement.

Exemple : Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne.

 

 

 

 


 

 

Leçon 04 : La rédaction du développement

 

Le développement constitue la plus grande partie du volume de la dissertation. Comme son nom l'indique, il sert à avancer des arguments pour répondre à la problématique. C'est pourquoi le développement peut aussi être appelé l'argumentation.

Un bon développement se caractérise par sa clarté, sa pertinence et sa logique. Pour se faire il s'appuie sur les  paragraphes, les exemples et les transitions.

 

  1. I.                   Les paragraphes           

 

En général, le développement d'une dissertation comprend deux ou trois parties qui elles-mêmes sont subdivisées en deux ou trois sous-parties (paragraphes). Un paragraphe est mm phrase ou un ensemble de phrases développant une seule idée de façon logique. Il doit être obligatoirement matérialité visuellement par un alinéa au début et un point à la fin impliquant, un retour à la ligne. L'élément important n'est pas l'aspect visuel mais le contenu. Le schéma du contenu d'un paragraphe est le suivant : évocation de l’argument + explication de l'argument + exemple de l'argument.

NB : Une idée par paragraphe et un paragraphe par idée.

 

  1. II.                Les exemples

 

L'exemple est une idée concrète précise et vérifiable utilisé pour justifier un argument. L'utilisation des exemples dans une argumentation doit se faire en tenant compte des critères de choix de présentation.

 

  1. 1.      Le choix des exemples

 

Il existe plusieurs types d'exemples qui sont :

-Les chiffres extraits, réalisés par des chercheurs. Les données utilisées doivent être vérifiables.

-Les faits dé la vie sociale que l'on particularise en ayant à l'esprit ceux qui sont vécus ou peuvent être vécus par tout un chacun.

-Les références aux œuvres littéraires avec des précisions exactes (auteur, personnage, titre,...)

-Les citations qui sont des pensées résumant les réflexions de certains auteurs sur des thèmes ou des problèmes. Pour choisir un exemple, il faut tenir compte des caractéristiques suivantes :

*la nature de la dissertation (générale, littéraire pu pédagogique)

*1'adaptation de l'exemple à l'argument. Il ne faut pas donner un exemple parce qu’on l'aime mais parce qu'il convient à l'argument.

 

  1. 2.      La présentation dés exemples

 

Un exemple doit avoir toujours accompagné l'argument qu'il illustre. L'accent doit être mis sur la valeur démonstrative de l'exemple. Il faut donc éviter d'aligner une succession d'exemples et de les donner à tort et à travers. Dans le cas où l'exemple serait une citation, il faut suivre les règles ci-après :

-Une citation doit être obligatoirement exacte (mot pour mot à celle de l'auteur) ;

-Les références concernant son auteur et sa source doivent être exactes ;

-Une citation se met entre guillemets si elle est identique à celle de son auteur. Mais si l'on n'est pas sûr de son exactitude on la reformule en évitant les guillemets ;

-Une citation doit être intégrée dans une phrase.

 

  1. III.             Les transitions

 

Une transition est un lien qui permet de passer d'une idée qu'on a fini de développer à une autre idée qu'on va développer. La transition crée la cohérence et la logique dans l'argumentation.

Il existe plusieurs types de transitions : les mots liens, les expressions, les phrases, les courts paragraphes.

NB : En général, les mots liens sont utilisés comme transition à l'intérieur des parties. Entre les parties ce sont de courts paragraphes (2 à 3 phrases) qui sont utilisés comme transition : une à deux phrases résumant la partie précédente, la dernière introduit la partie qui va suivre.

 

20 novembre 2013

LA LITTERATURE NEGRO-AFRICAINE

INTRODUCTION

        Le concept de littérature négro-africaine sied mieux à une étude de la littérature nègre ou regard de la diversité culturelle et de particularités  dues à l’origine des écrivains. Compte tenu de cette multiplicité, il y a une littérature propre aux  Africains du continent une autre  qui porte la marque de ceux déportés et soumis autrefois et qui à un moment de l’évolution  du monde, se sont affranchi du joug de l’envahisseur. De ce postulat, il est à remarquer,  sinon une différence, du moins une nuance dans le ton et les thèmes traités ça et là par les écrivains négro- africains. Néanmoins, l’on peut retenir que la littérature négro- africains est «une manifestation et une partie intégrante de la civilisation africain ».

            Toutefois la volonté d’unifier le combat des Noirs à travers la littérature pour l’égalité des races va conduire Aimé Césaire, l’homme dont le nom est un prénom à inventer le mot Négritude. Selon lui, «le propre du Zèbre est de porter  ses Zébrures ». Il définit la Négritude comme étant «la simple reconnaissance du fait d’être Noir, l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire, de notre culture ».

             Si Césaire a eu l’inspiration pour l’invention du concept en 1939, il est à rappeler que la Négritude a des origines et a même une définition fondée sur l’expérience et l’observation des uns et des autres.

 

I. DEFINITION DE LA NEGRITUDE ET DE LA NEGRO- RENAISSANCE

 

          La Négritude a des origines Négro- Renaissance dont les objectifs sont :

1- Affirmer la dignité de l’homme noir en tant que Nègre.

2-  Affirmer la liberté pour le nègre de s’exprimer tel qu’il est, tel qu’il a toujours été.

3- Défendre son droit au travail, à l’amour, à l’égalité et au respect

4- Assurer sa culture, son passé de souffrance, son origine  africaine.

 

La Négritude se définit comme étant l’expression d’une race opprimée. Elle est la manifestation d’une manière d’être origine. Elle est un instrument de lutte et un outil esthétique. Jean – Paul SARTRE lui, défini la Négritude comme attitude à l’égard du monde noir ; c’est «l’être dans le monde nègre qui se définit par rapport à la culture blanche et cela débouche sur un racisme anti- raciste  ». Quant à Frantz FANON, il écrit que «c’est le blanc qui crée le Nègre ». Pour SENGOR, la Négritude s’entend de deux  manière : «Objectivement, dit- il, la Négritude, c’est l’ensemble  des valeurs des civilisations propres au monde noir d’Afrique, mais encore d’Asie et d’Océanie sans oublier les Noirs de la diaspora  américaine. Sens de la communion, sens de la communauté, sens de l’image symbolique et du rythme. Subjectivement, la Négritude c’est la manière dont chaque Nègre vit les valeurs que voilà selon son continent, sa nation ».

         SENGHOR pense ainsi que la Négritude n’est ni racisme, ni micro- nationalisme. Si elle est enracinement dans la terre africaine, elle n’en est pas moins ouverture aux autres continents, aux autres races, aux autres nations, aux autres cultures. C’est donc une négritude qui est la négation de Négritude raciste.

 

 II-  ORIGINE DE LA NEGRITUDE

 

        La littérature négro- africaine est née d’abord aux Etats- Unis. Ce sont les intellectuels  noirs de la diaspora américains qui ont été les premiers à prendre conscience  de leurs conditions et à affirmer la dignité de la personnalité noire jusque-là bafoué par l’esclavage et colonisation. Cet engagement des intellectuels noirs américains a suscité le même engouement et la même détermination chez les jeunes intellectuels africains en étude chez les colons. Dès lors, le combat littéraire était devenu le cheval de batail de tous ceux qui avaient fait de la plume leur compagne de dénonciation.

 

A) LA NEGRO- RENAISSANCE(NEW NEGRO)

 

    La Négro renaissance est le germe du mouvement de la Négritude avec William Edward Burghard du Bois (WEB Du Bois, 1868 : année de sa naissance). Il est également l’un des premiers intellectuels noirs américains à faire des études universitaire et à décrocher un doctorat en philosophie dans la, célèbre université de Harvard. Il est également l’un des premiers noirs  à franchir l’une les barrières imposées aux Noirs par la siccité blanche. Il écrivit Ames noirs dont le titre en anglais est Souls of black Folk en 1903 où il dénonça la situation des noirs aux USA et estima nécessaire d’effacer de l’esprit des Blancs et des Noirs, l’image du Nègre sous- homme, inconscient et taré. Cet essai sociologique sur la condition des anciens esclaves africains en Amérique constitue un véritable document pour les noirs enquête de liberté. Considéré comme le père du mouvement de la Négritude, WEB Du Bois a combattu les bourgeois nègres qui tentaient vainement de s’intégrer à la société blancs et, la ségrégation raciale et l’exploitation des Noirs par les Blancs. Son mouvement qui est un cri lancé aux USA sera entendu dans le monde entier et en 1905, il déclare à partir du mouvement NIAGARA (c’est le regroupement de tous les intellectuels noirs américains : «je suis nègre et me glorifie de ce nom ; je suis fier du sang noir qui coule dans mes veines», devenant ainsi le premier Noir à reconnaître sa race et à l’aimer.

   Du Bois, reconnaissant ses origines africaines, fonda l’Association pour la défense des personnes de couleur (1919- 1945). Il prend la tête du mouvement panafricain qui protestait contre l’impérialiste en Afrique. A la même époque, Marcus GARVEY avait lancé le mouvement «Come back Africa ». Il prônait le retour massif des Noirs Américains en Amérique en tant qu’Américains et incitait les Africains à se libérer sur leur propre sol.

 

B) LEMOUVEMENT DE LA NEGRO- RENAISSACE

      Autour des années 1920 à Harlem se cristallisa le mouvement qui devait s’appeler plus tard «Renaissance nègre ». C’est un mouvement social et littéraire qui dénonçait  la situation de mendiant culturel du nègre américain. Le mouvement  manifeste sa volonté aussi de réhabiliter un long passé déformé par l’idéologie esclavagiste : c’est une quête spirituel. Mais la contre- attaque blanc fut cinglante et le mouvement échoua. Alors, beaucoup de jeune Noir s’exilèrent en Europe, surtout en France parmi  lesquels Jean Cooper, Country Cullen, Claude Mac Kay. Ils se sont installés à Paris.

 

C) L’ECOLE DE HAITI : UN PARADOXE- UNE DYNAMIQUE

 

 Il est important de dire d’abord que Haiti a accédé à son indépendance en 1804 sous l’impulsion de Toussaint LOUVETURE, ancien esclave qui dirigea une révolution. Il aura pour successeur de renom Dessaline  et le roi Christophe qui voulurent continuer son œuvre. Malheureusement, le pouvoir glissa et tomba entre les mains des bourgeois mulâtres qui collaboraient des intellectuels. C’est ainsi que sur le plan culturel, on assista à une assimilation des intellectuels. Par exemple, dans le domaine littéraire, les Antillais avaient une littérature calquée sur le modèle de la littérature française. On tente d’imiter le plus possible. Baudelaire, Hugo, Verlaine et les poètes parnassiens par le service. Ils faisaient donc de la littérature pastiche, c’est- à- dire la description des paysages exotiques, des évanescences crépusculaires et des idylles mélancoliques. Et tout cela traduisait les aspirations de la bourgeoisie antillaise qui  avait honte de sa couleur noir et voulait effacer son passé nègre en imitant le Blanc, c’est- à- dire se franciser, s’assimiler à la race blanche, c’est- à- dire blanchir. Cela est le phénomène de l’assimilation culturelle.

     Mais le cours de l’histoire a changé avec l’occupation américaine du territoire haïtien suite à des troubles politiques en 1915. Alors on assiste à l’insurrection des jeunes poètes antillais contre l’assimilation culturelle. Etienne Leroux,lui, qualifie ses prédécesseurs de  « poète de caricature ». Par un retour au patriotisme authentique, les intellectuels s’intéressent du coup à leur folklore et aux traditions indigènes. Ils se mirent à étudier les mœurs, les croyances, les contes haïtiens détenus par les pauvres paysans analphabètes. Ils connurent cette culture populaire et se mirent à son école. C’est ainsi que contre la littérature bourgeoise, Suzanne CESAIRE écrit dans la revu Tropiques en 1941 : «De la littérature. Oui. Littérature de Hamac. Littérature de sucre et de vanille. Tourisme littéraire… Allons, la vraie poésie est ailleurs. Loin des rimes, des complaintes, des alizés, des perroquets et bambou. Nous décrétons la mort de la littérature doudou et zut à l’hibiscus, à la frangipane, au bougainvillier. La poésie martiniquaise sera cannibale ou ne sera pas ».Et Léon Gontran Damas d’ajouter que ce sont des poètes de la décalcomanie.

      Les jeunes poètes martiniquais fondèrent pour cela la Reyue des griots sous l’égide du docteur Price Mars.

 

III- LES TRIBUNES D’EXPRESSION DES ADAEPTES DE LA NEGRITUDE 

 

    Si la Négritude a pu s’imposer à la critique en tant que courant et esthétique littéraires, cela est dû en partie à sa large diffusion. A cet effet, des revenues, des journaux et d’autres moyens de publication ont été utilisés.

A) LEGITIME DEFENSE. (Revue fondé en 1932 à Paris)

Légitime défense est un titre emprunté é André Breton, et se montre volontairement provocant ; il s’agit d’une revue publiée en France par des étudiants matiniqais dont Etienne Leroux, Réné Menil, Jules marcel, Monnerot. Ces étudiants entendaient défendre la personnalité antillaise méprisée pendant des siècles d’esclavage et de colonisation. Elle avait pour orientation :

-          La satire de la bourgeoisie antillaise ;

-          Une analyse de la misère du peuple ;

-          Une critique du mimétisme culturel et du psittacime littéraire.

-          Légitime défense apparaît alors comme une réalisation contre la littérature d’imitation de style, la liberté d’imagination et du tempérament maigre. Voila ce que fut légitime défense qui fut suspendue. Ses animateurs perdirent leur bourse et leurs parents qui faisaient partie de la bourgeoisie de couleur que la revue stigmatisait si brutalement leur supprimèrent les subsides. Malgré tout, leur persévérance conduisit ces étudiants à continmeur à diffuser leurs idées à travers des conférences et des réunions.

-          B) L’ ETUDIANT NOIR (1934 – 1940)

 

Légitime défense  a véritablement fait des émules et c’est ainsi qu’après son interdiction, le groupe «  L’Etudiant noir «  lui succéda en 1940. C’est un groupe qui se proposait de mettre fin au système en vigueur au Quartier latin et de rattacher les Noirs à leurs tradition, à leur histoire et à la leurs langues. Selon Léon Gontran DAMAS , on cessait d’être étudiant martiniquais guadeloupéen, guyanais, africain ou malgache pour n’être plus qu’un seul et même étudiant noir. Le journal corporatiste de combat qu’était L’Etudiant noir eut ainsi le mérite de réunir tous les les étudiants noirs de Paris. Il opéra- aussi la prise de conscience des intérêts à travers leur origine. Il revendique par ailleurs la liberté créatrice du Nègre par le retour aux sources africaines. Une des figures de proue de ce groupe, Léopold Sedar Senghor soutient que l’histoire des Nègres  est un drame en trois épisodes :

  1- Les Nègre furent d’abord asservis parce que, disait- on, c’étaient des brutes, des idiots, bref une animalité, un anachronisme.

2- Puis, on tourna vers eux un regard plus indulgent. On s’est dit qu’ils valent quand même mieux que leur réputations (ils ne sont pas méchants).

3- Et on a essayé de les former : c’est le stade du paternalisme qui, faisant du Nègre un grand enfant, prépare l’assimilation.

Mais les jeunes Nègres d’aujourd’hui ne veulent ni asservissement, ni assimilation. Ils veulent l’émancipation ; ils donc être des hommes. Alors, plus de passivité.

La Négritude est la remise en cause du principe de la mission civilisatrice de l’Occident vis- à- vis des pays réputés «sauvages ». C’est pourquoi L. DIAKHATE écrit : « La négritude est fille de l’histoire ». Et Théodore MONOD d’ajouter que «le Noir n’est pas un homme sans passé, il n’est pas tombé d’un arbre avant-hier. L’Afrique est littéralement pourrie de vestiges et il est donc absurde de continuer à la regarder comme une table rase à la surface de laquelle on peut bâtir ab nihilo (sans aucun résistance) n’importe quoi ». 

Le groupe «l’Etudiant noir», contrairement à Légitime Défense resta à l’écran du communisme car ses adeptes divergeaient sur bien des points bien qu’ils reconnussent au socialisme son incontestable valeur en tant que méthode de recherche et technique de révolution politique. Il opta donc pour un départ sur des bases nouvelles et non sur les doctrines qui, à tout prendre, étaient des créations européennes. Les tenants du journal ont donc exprimé la prise de conscience de leur appartenance à une race qui a son histoire et ses valeurs. Car, comme la race noir était sous la dépendance étrangère, le Noir pour se réaliser devait être politiquement et culturellement libre. C’est dans ce sens que Senghor disait : «Pour asseoir une révolution efficace, il nous débarrasser de nos vêtements d’emprunt, ceux de l’assimilation et affirme notre être, c’est- à- dire notre négritude».

Au plan littéraire, malgré les liens étroits qui unissaient le groupe «L’Etudiant noir et des surréalistes comme Philippe SOUPAULT ET Robert DESNOS, il est préconisé que le surréalisme ne soit qu’un instrument, c’est- à- dire un moyen passager pour retrouver l’origine du Nègre. Il faut donc une réconciliation des Noirs avec eux- mêmes. Le Nègre acteur ne vit pas, il joue un rôle. Il faut l’affirmation de la singularité ethnique, la reprise en main de son destin de Noir. On peut retenir que ce groupe a eu une grande influence sur les intellectuels africains et antillais qui venaient en France et cela grâce au trio CESAIRE,SENGHOR , DAMAS entourés de Léonard BAINVILLE, Aristide NAUGEE, Birago DIOP, Ousmane SOCE et autres.

C. PRESENCE AFRICAINE (1947)

Si la seconde Guerre mondiale interrompit la parution de L’Etudiant noir, elle n’a pas pu interrompre l’activité des étudiants. L’&quipe fut un instant disloquée : Senghor est appelé au front comme tirailleur, Césaire partit pour la Martinique où il rayonne sur toutes les Antilles françaises jusqu’à Haiti et fonda la revue Tropiques. Quant à Damas, après avoir connu des ennuis politiques, il vécut dans le silance et la retraite. Mais bientôt le groupe se reforma autour du Sénégalais Alioune DIOP et connut l’adhésion d’autre personnalités comme Paul NIGAR et Guy TIROLIER (Gudeloupéens), Bernad B. DADIE, Apithy Béhanzin et Rabemanjara. C’est ce noyau qui allait donner naissance à la revue Présence africaine à Paris. Le premier numéro de cette revue qui allait rapidement devenir l’organe du monde noir en France tend encore aujourd’hui à l’être dans l’Afrique toute entière. Elle était parrainée par par de grands écrivains et intellectuels français dont BALANDIER. Il y avait naturellement des écrivains noirs d’une grande renommée que sont  Sengor et  Césaire et l’Américain Richard  WRIGHT et le Dahonéen Paul  HAZOUME.

     Présence africaine s’ent montrée très ouverte à tous. C’était une tribune où tous les penseurs et les écrivains, les politiciens et les sociologues, les sages traditionnels et les jeunes universitaires tentaient de définir l’originalité africaine et hâter son insertion dans le monde moderne. La revue va tourner toutes ses préoccupations vers l’Afrique noir. En dehors de l’objectif culturel qu’elle s’était fixé, elle va poser en outre le problème de la colonisation dans toute son ampleur. La démarche est que pour réaliser la véritable reconnaissance culturelle, il faut au préalable une libération politique et c’est pour quoi Alioune DIOP a soutenu que les hommes de culture en Afrique ne peuvent pas se désintéresser de la politique qui est une condition nécessaire de la reconnaissance culturelle. Ce dernier ne va d’ailleurs pas se limiter à l’animation de Présence africaine. Il va co- fonder «La société de la culture »présidée par le docteur Jean PRICE MARS. C’est une association qui organisera des cycles de conférences destinées à faire connaître l’homme noir et ses préoccupations.

Aujourd’hui, Présence africaine existe sous la forme de maison d’édition qui publie régulière les œuvres littéraires des écrivains africains qui leur sollicitent le service.  

IV – QUEQUES TENANTS DE LA NEGRITUDE EN ZOOM

Il connaît une influence maladive dans une famille bourgeoise et reçoit une éducation française. Cependant il prend contacte avec les Noirs esclave de la guerre française. Il côtie  Césaire et Senghor en France et c’est à travers son œuvre qu’on découvre sa haine pour la culture occidentale et son attachement à la culture africaine.

  En 1937, il publie pigments, un recueil de poème qui lui valut un prestige incontesté dans le milieu des étudiants noirs à Paris. Cette opposition est caractérisée d’un côté par les vices du monde occidental à savoir «l’écrasement de l’individu », la «prostitution», «l’hypocrisie »,«la cruauté »,etc. De l’autre côté, il s’agit de l’intégrité, de la pureté du monde noir. C’est pour Damas le rejet total du monde occidental. Sa révolte contre l’Europe a imposée au peuple noir se présente dans son recueil en trois mouvements/

       a) Le poète prend conscience de la destruction de son monde. Le premier poète du recueil marque l’arrivée de l’homme blanc. Celui- là apporte la mort, la dépersonnalisation en rejetant toues les valeurs de l’homme noir.

      b) Le poète découvre son assimilation illusoire. L’homme noir appartiens à une race spécifique et ne peut s’intégrer à la race blanche.

     c) Le poète doit se libérer et libérer toue la race. Il tentera alors de faire naitre en eux un sentiment de haine et de révolte.

On peut retenir quelques unes de ses œuvres que sont :

  Pigments (1937)

-          Retour de Guyane (1938)

-          Veillées noires (contes de son pays : 1943)

-          Grouffiti (1956)

2- AIME CESAIRE (1913 à la Martinique)

       Il a fait une licence en lettre à l’école normale supérieure. Il s’installe à Paris où il fréquent, le selon littéraire de René MARAM, participe à la rédaction de différente revues des Noirs. Il rencontre Senghor et Damas avec lesquels ils vont donner vie au journal L’Etudiant noir. Son premier grand poète est Cahier d’un retour au pays natal publié en 1939 où il retrace l’ensemble de son aventure spirituel à l’encontre des clichés en cours. Il voit les Antilles malheureusement et sinistrées, rongées par la peur et la famine. C’est qu’il cherche à assumer le malheur de son peuple : « Je suis un homme juif

Un homme- cafre

Un homme de Harlem- qui- ne vote pas

L’homme- famine, l’homme insulte, l’homme torture».

Mais le geste lui parait insuffisant. Il reconnaît la nécessiter du combat pour ruiner la raison occidentale responsable de ce malheur pour retrouver sous l’incapacité nègre :

«Ceux qui n’ont inventé ni la, poudre ni la boussole :

  Ceux qui n’ont jamais su dompter ni la vapeur ni l’électricité ;

   Ceux qui n’ont imploré ni mer ni ciel»,

Comme lacunes de sa race et ce qu’elle a  de propre. Il recrée alors une Afrique de liberté, de bonheur simple et immédiat, une Afrique qui sera capable d’apporter « au monde blanc horriblement las de son effort immense», le sens de l’humain qui le déserte.

Comme œuvres de sa bibliographie, il ya entre autres :

-          cahier d’un retour au pays natal (1939)

-          Les Armes miraculeuses (1946)

-          Soleil coupé (1948)

-          Discours sur le colonialisme (Essai 1954)

-          Et les chiens taisaient (1956)

-          Une saison au Congo 1968)

 

3 – LEOPOLD SEDAR SENGHOR(1906 au Sénégal)

Il est né d’une famille riche mais est entièrement élevé par les religieux européens. Parti pour la France après son baccalauréat, il participe intensément aux différentes activités des Noirs à Paris. Sa fonction de président de l’Association des étudiants nègres le le familiarise avec certains problèmes politiques. Licencié ès lettres, professeur de lycée en France et enfin agrégé de grammaire en 1939, Senghor avait été entièrement instruit, modelé dans un système de pensée étranger à l’Afrique, il est accueilli avec les honneurs nationaux. C’est ce qui explique l’ambiguïté de sa personnalité. Il est ainsi un métis culture mais quoi qu’il en soit, Senghor affirme lui aussi sa solidarité avec les opprimés et est constructeur  d’une Afrique qui prendra place parmi les nations dans la liberté et la dignité. Il dira :  «J’y ai vécu jadis, vu de mes yeux, de mes oreilles entendu les être fabuleux par là et les choses. Il m’a suffi de nommer les choses, les éléments de mon univers enfantin, pour prophétiser la cité de demain qui mettra des  cendres de l’ancienne » Senghor fait montre de ses qualités littéraires et de métissage culturel. Dans son deuxième recueil Hostie noires (1948), il met l’accent sur la contribution des Noirs plutôt que sur le sacrifice des Africains pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans Ethiopiques, c’est la femme africaine comme symbole de l’Afrique mère (épouse) qui est magnifiée. Il faut toutefois retenir que Senghor, pionnier de la Négritude, milite en faveur d’une civilisation de l’universel, qui serait le « rendez- vous du donner et du recevoir entre les civilisations  africaines et occidentales ».

 

V- BILAN DE NECRITUDE.

Si la Négritude a reçu le soutien ouvert de certains écrivains et intellectuels européens comme Jean Paul SARTRE et les autres, il faut aussi que d’autres ont jeté des pierres dans le Jardin des tenants du concept. Il y a en effet de nombreux détracteurs dont un groupe rejette totalement la Négritude tandis que l’autre la critique de façon nuancée puisque leurs flèches profèrent sur un aspect on sur un autre.

On a d’abord les spécialistes des questions africaines ( les ethnologues et les anthropologues) qui estiment que l’unité culturelles que la Négritude supposée serait un mythe parce que  le continent africain renferme de nombreuses civilisation avec les systèmes de valeurs différents, des modes de vie et des idéologies hétérogènes qui se côtoient sans se mêler.

Par ailleurs, il faut citer les marxistes qui voient dans la Négritude une mystification. ils estiment que lorsqu’ on mettra en place des structures sociales ( marxistes) et que l’un aura posé le problème des Nègres en termes de classe et non de race, les phénomènes psychologiques et sociaux engendrés par le retard technologique et la situation coloniale disparaîtront et à ce moment – là, la Négritude n’aura été qu’un point de vue de ce phénomènes psychologiques et sociaux  engendrés par le retard technologique et la situation coloniale disparaîtront et à ce moment la, la Négritude n’aura été qu’un point de vue de ce phénomène. Mais s’il y’a eu des diatribes acerbes contre la Négritudes, elles viennent surtout de l’Afrique même. Le point de vue des intellectuels noirs anglophones à ce propos est sans équivoque. Ils contestent la Négritude d’une manière âpre. Leur porte parole est Wolé SOYINKA, auteur de la célère boutade  «  le tigre ne proclame pas sa trigritude. Il saute, tue sa proie et la mange. »

C’est un groupe qui rassemble la jeune génération des écrivants noirs analophones. Ils promet la personnalité africaine ( l’African personnality) Il s’agit des Nigérians Chinua Achebe,Wole SOYINKA, Jean Pierre CLARK et le Sud –fricain Ezechiel MPHALFLE Réunis au sein du MBARI CLUB  dans le cadre de l’université d’Ibadan, ils sont éditeurs de la revue BLACK ORPHEUS. Ces écrivains entendent prendre leurs distances vis-à-vis de la Négritude qu’ils trouvent dangereuse à plus d’un titre. Pour eux, la Négritudes a un caractère d’abstration manichéiste. Elle proclame la Négritude sans agir ni dire comment changer les choses. Il attribuent la Négritude un caractère romatique. C’est , selon eux, une autocontemplation narcissique et une subjectié telle, qu’elle a tendance à faire de l’Afrique traditionnelle de symbole utopique d’innocence et de pureté figé pour toujours dans la dimension de mythe.

En effet, ce sont le plus souvent des Francophones qui sont les Champions de la Négritude. Ils ont donc été marqué par la pensée philosophique du XVIIIè siècle avec leur Humanisme idéaliste, unitaire et centralisateur. En face d’eux, les Anglophones sont fortement influencés  par la pensée pragmatique anglo- saxonne.

Il est à souligner qu’en déhors de tous les groupes mentionnées, la dynmique interne va produire plus tard une autocritique qui poussera des auteurs africains francophones à réviser leur conception de la Négritude. Cela a donné naissance à la seconde génération de la Négritude. Ce sont surtout des penseurs comme les Zairois Mabika KALANDA, V.Y MUDIMBE, les Camerounais Martien TOWA, Njoh MOULLE, le Béninois  Stanislas  ADOTEVI qui dénoncent le caractère passéiste de la Négritude. Le groupe des Ousmane SEMBEN, Mongo BETI et autres soutiennent que l’Afrique n’a pas qu’une culture saine et idyllique. Ils dénoncent d’ailleurs à l’occasion ses laideurs. Ils rejoignent ainsi sur certains points les intellectuels noirs anglophones.

Lors du colloque organisé par le centre d’études littéraires francophones de l’université Paris Nord en janvier 1973, les travaux ont porté sur une confrontation entre Négritude africaine et Négritude des Caraïbes où plusieurs intervenants se sont livré à un procès véritable de la Négritude. Certains ont pensé qu’on ne peut pas chanter éternellement. L’esclavage et les souffrances du Noir à travers des siècles. D’autre  ont plutôt dénoncé les manipulation dont la Négritude est l’objet de la d’un certain nombre de leaders du monde noir en particulier en Haïti où, au  nom de la Négritude, DUVALIER a laissé pour tout héritage à ses concitoyens rien que trois mots cauchemars : tyrannie, Tonton macoute et arriération. Mais la tendance générale était l’acquittement, du moins des circonstances atténuantes pour Aimé CESAIRE qui s’intéressait plus à la condition du Noir dans le monde, à la misère, à l’exploitation dont il est victime en Europe, en Amérique, aux Antilles ou en Afrique qu’au problème de sa culture particulière jugée secondaire. Quand à Senghor, ils lui ont beaucoup reproché son penchant fort pour l’aspect culturel de la Négritude.

 

CONCLUSION

 

    Considérée comme concept miracle au départ par de nombreux partisans de l’émancipation du monde noir par la culture et la littérature, la Négritude a connu une évolution émaillée de controverses. On peut retenir néanmoins qu’avec ce concept, les intellectuels noir avaient déjà trouvé le cadre approprié pour l’engagement. En effet, la Négritude constituait un motif et servait de propagande d’une idéologie de libération des peuples noirs. 

  Dans   tous le cas, aucun mouvement si justifié et si important ne peut se développer sans critique et contestation. On ne s’étonnera donc par de voir la Négritude remise en cause à certains égards. Dans un chapitre de ces Damnés de la terre, consacré à la culture nationale, Frantz FANON s’interroge sur l’efficacité du  mouvement et aboutit à la conclusion qu’elle ne peut que conduire à une impasse. Rejetant cette conception de la culture qu’il estime folklorique, il engage donc ses amis à méfier du mythe et de l’amitié  terre /mer et accorder la priorité au combat pour l’indépendance politique. Les attaques contre la Négritude et plus spécifiquement contre Senghor,  champion du mouvement devaient être reprises et amplifiées lors du festival d’Alger en 1968 (Festival mondial des arts nègres). Elles ont donné naissance à plusieurs pamphlets parmi lesquels «Négritude ou servitude» (1971) de Martien TOWA « Négritude et Négrologues » (1972) de Stanislas ADOTEVI.

Il faut toutefois reconnaître après tout que la création et l’animation du mouvement n’ont pas été un coup d’épée dans l’eau. Car on peut dire que faisant suite à la Négritude, l’Institut des peuples noirs (IPN) n’est pas moins une idée lumineuse destinée à réhabiliter l’homme noir et même lui refaire une place au soleil.  

 

Publicité
Publicité
26 juin 2013

Dictée

Dictée : On n’a rien sans peine

 

On n’a rien sans peine et nous ne faisons qu’acheter du travail avec du travail.

Depuis que l’expérience nous l’enseigne, nous devrions commencer à le savoir.

     J’ai chez moi une vieille horloge à poids qui marche comme un chronomètre : elle me plaît, parce qu’elle me rappelle cette loi : on n’a rien sans peine : son mécanisme est très simple ; je vois ses poids descendre peu à peu et travailler pour moi toute la journée, seulement, le soir, il faut que je les remonte, ils me rendent mon travail. Que la pesanteur soit infatigable et impossible à épuiser, cela ne m’avance guère lorsque les poids de mon horloge sont par terre.

        Je sais, il y a le bon soleil qui travaille réellement, soit qu’il fasse pousser les arbres dont je ferai des poutres, soit qu’il vaporise, promène et précipite les eaux qui font tourner le moulin .Voilà un bon serviteur, et qui durera plus que nous. Tout de même, si je veux profiter de son travail, je dois travailler, moi aussi : je dois  couper, équarrir, transporter l’arbre ; je dois construire une digue, fabriquer et ajuster des vannes, une roue de moulin, des engrenages. La turbine rend plus que  l’antique roue en bois, c’est vrai, mais il faut plus que de travail  aussi pour le construire, le temps n’approche pas où le travail se fera tout seul….

                                      

                                    Alain, Propos sur le bonheur, édition Gallimard

 

9 mai 2013

LA LITTERATURE

DSCF1152

LA LITTERATURE

  1. A.     LA NOTION DE LITTÉRATURE 

            Le terme littérature désigne l’ensemble des œuvres issus de la réflexion humaine et qui revêt un caractère littéraire. Or, ce qui est littéraire relevé d’abord de la lettre et de l’écriture. On peut déduire que d’une façon générale parler de la littérature c’est faire référence à l’ensemble des œuvres écrites d’un pays, dune région, d’un espace linguistique, etc. toutefois on ne doit occulter la spécificité de certaines régions d’Afrique caractérisé par l’oralité. Ici, le souci de l’esthétique est pris en compte dans les textes oraux.

            La littérature est un des piliers de l’art. Parmi ces piliers on peut citer la peinture, la sculpture, le dessin, la musique, l’architecture, le cinéma la danse (chorégraphique).

  1. 1.      Définition

Si l’on consulte les dictionnaires on peut retenir les définitions suivantes selon l’ouvrage consulté.

Ainsi on peut retenir que selon le ROBERT, la littérature est :

-         L’ensemble des connaissances, en somme la culture générale relative aux lettres.

-         L’ensemble des œuvres écrites qui portent la marque de préoccupation esthétique ; les connaissances et activités qui s’y rapportent.

-         Tout usage esthétique du langage même non écrit.

Par contre selon le LAROUSSE, la littérature peut se définir comme :

-         L’ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnait une finalité esthétique.

-         L’ensemble des œuvres considérées du point de vue du pays, de l’époque, du milieu où elles s’inscrivent du genre auquel elles appartiennent.

-         La production de ces œuvres, l’activité ou le métier de l’écrivain ou de l’homme de lettres

            De ces défiions on peut retenir que la littérature est avant tout un art du langage. Ainsi la littérature exploite les potentialités du langage  et ne sert pas seulement des mots  comme des outils indifférents.

            De même on peut concevoir la littérature comme l’expression de l’homme, de ce qu’il a de plus humain. C’est le lieu de rencontre entre les hommes (Ecrivain -lecteur). C’est donc un puissant moyen de communication.

Mais au fais pourquoi écrit-on ?

 

  1. 2.      Objectifs

Parmi les objectifs de la littérature on peut inscrire :

-         On peut écrire pour la gloire et la fortune : les écrivains exploitent leur talent pour accumuler des richesses et surtout accéder à la gloire

-         On peut écrite aussi pour se délivrer : cette motivation parait chez bien d’écrivains. L’écriture même si elle souffrance, en elle, peut servir de Source de délivrance et d’accomplissement.

-         On peut écrire juste pour communiquer.

-         On peut écrire pour résoudre des questions existentielles : l’écriture permet de s’interroger sur la condition humaine et le devenir de notre monde.

  1. B.     LES FONCTIONS DE LA LITTÉRATURE

Il faut préciser de prime à bord que la littérature n’est pas utilitaire puisqu’on peut s’en passer. Cependant du fait de ses capacités à vulgariser des connaissances, elle est en effet un moyen de connaissance de l’homme et du monde. Ainsi la littérature permet de connaitre :

-         Le passé (à cause de l’arrière fond historique et mental)

-         D’autres civilisations (arrière fond culturel), etc.

27 avril 2013

Littérature française

Charles BAUDELAIRE, Les fleurs du Mal

Lecture rapide

INTRODUCTION

Œuvre majeure de Charles Baudelaire, le recueil de poèmes Les Fleurs du Mal, intégrant la quasi-totalité de la production poétique de l’auteur depuis 1840, est publié le 23 juin 1857 et a été réédité en 1861. C’est l’une des œuvres les plus importantes de la poésie moderne, empreinte d’une nouvelle esthétique où la beauté et le sublime surgissent, grâce au langage poétique, de la réalité la plus triviale et qui exerça une influence considérable sur les poètes de son époque.

 II. RESUME  ET STRUCTURE DE L’ŒUVRE

 Le poète divise son recueil en six parties : Spleen et idéal, Tableaux  parisiens, Le Vin, Fleurs du mal, Révolte et La Mort. Il y a un premier  poème, qui sert de prologue, appelé "Au Lecteur".

Cette construction reflète son cheminement, sa quête : spleen et idéal, tout d'abord, constitue une forme d'exposition ; c'est le constat du monde réel tel que le perçoit l'écrivain. Les 3 sections suivantes en procèdent, dans la mesure où elles sont des tentatives de réponse au spleen, d'atteinte de l'idéal. Baudelaire s'aventure à cette fin dans les drogues (Le Vin) puis tente de se noyer dans la foule anonyme de Paris pour y dénicher une forme de beauté (Tableaux parisiens) avant de se tourner vers le sexe et les plaisirs physiques (Fleurs du Mal). Après ce triple échec vient la révolte contre l'absurdité de l'existence (Révolte) qui, elle aussi s'avérant vaine, se solde par La Mort.

III. ETUDE THEMATIQUE

 On peut tenter d'opérer un "regroupement" thématique : les thèmes du spleen, de la ville, des pauvres, de la femme, du poète, du rêve, du temps, du voyage ... sont récurrents et peuvent regrouper plusieurs poèmes.

Ainsi peut-on proposer le tableau suivant :

La condition du poète

I ; III ; V ; VII ; IX ; XIV ; XXVII ; XXXVI ; XXXVIII

Les femmes

II ; XI ; XIII ; XXV ; XLII ; XXXVIII ; XLIII

L'enfance

XV ; XIX ; XX XI

Les pauvres

XIV ; XIX ; XXVI ; XXVIII ; XXX ; XLIX

La solitude

V ; X ; XII ; XXIII ; XXIV

Le spleen

I ; VI ; X ; XII ; XXI ; XXIII ; XLV ; XLVIII ;

Le voyage

XVI ; XVII ; XVIII ; XXIV ; XLI

Le temps

XXII ; XXXIII ; XXXIV ; XXXIX

La satire de la société

IV ; VIII ; XX ; XXIII ; XL ; L

Les foules et la ville

I ; IV ; IX ; XII ; XIII ; XIV

 

 

IV. L’ESPACE ET LE TEMPS DANS LES FLEURS DU MAL.

 

Le poète ne se supporte pas : le spleen révèle son impuissance à trouver à lui un recours contre l’influence délétère du climat. Il n’a pas d’énergie et l’ennui représente une expérience du temps et de la privation d’être. Le temps baudelairien vampirise les forces du poète.

Quant à l’espace baudelairien, il connaît une division antithétique : le haut étant oppose au bas. La terre est considérée comme le lieu de la déchéance du poète, il est sans valeur sur la terre. (Poème II L’albatros). Le poète est étranger au milieu de ses contemporains car il n’est pas compris («exilé sur le sol au milieu des huées »), d’où son mal être. Le poète a donc besoin de s’élever vers le haut où il se sent mieux. Cette élévation, BAUDELAIRE l’accomplit  à travers son imagination (Élévation  vers 10 à 20). On remarque aussi dans ce recueil la fascination du poète devant les grands espaces : «L’homme et la mer ».

 

V. CARACTERISTIQUES DU GENRE ET DU COURANT AUQUEL APPARTIENT LES FLEURS DU MAL

 

 

Charles BAUDELAIRE est un poète charnière entre les différents mouvements littéraires auxquels il appartenait et qui s’opposaient parfois comme le parnasse et le romantisme. En effet, durant la vie de Baudelaire, différents courant littéraires sont présent : le symbolisme, le parnasse, et enfin le romantisme. Il s’est donc servit de tous ces mouvements comme base et en a fait un « bloc », ce qui a donné des œuvres indémodable au fil des années.

 VI. STYLE DE L’AUTEUR

 Avec les "Fleurs du mal "BAUDELAIRE utilise les traits les plus marquants de la poésie moderne. Ses vers respectent les règles de l'accentuation et utilise des figures de style qui évoquent un goût certain pour la provocation. Baudelaire a apporté un soin particulier à la disposition de son recueil. Les Fleurs du Mal ne sont pas une succession de poèmes qui prennent place au fur et mesure de l’inspiration de l’auteur. Baudelaire les a disposés suivant un itinéraire bien précis.

 CONCLUSION

 Les Fleurs du Malexpriment une extraordinaire prise de conscience de la vraie nature du fait poétique. On a souvent répété que le recueil était une œuvre construite, avec un commencement et une fin, mais on a rarement perçu dans l’esthétique des Fleurs du Mal l’affirmation d’un ordre fondé sur la « domination du hasard », sur une conception claire et rationnelle de l’art.

Merci pour votre attention appuyée !

19 avril 2013

Le monde s’effondre, CHINUA ACHEBE

Le monde s’effondre, CHINUA ACHEBE

                  

INTRODUCTION

 

        Le monde s’effondre est un roman qui décrit le mode de vie de la société Ibo avant et pendant la colonisation. Chinua Achebe, auteur du présent ouvrage, grâce à une connaissance approfondie de la culture Ibo, entend apporter sa contribution dans l’éveil des consciences de jeunes

Générations sur certaines pratiques traditionnelles africaines .Avant d’étudier les principaux thèmes et leur rapport avec l’actualité, il nous revient de porter un regard rétrospectif sur la vie de l’auteur et ses œuvres, ainsi que le résumé de l’œuvre qui fait l’objet de notre exposé.

 

 

I- L’AUTEUR ET SES ŒUVRES

 

1) Biographie

 

         Chinua Achébé de son vrai nom Albert Chinualumg est né le 16 novembre 1930 à Ogibi à l’est du Nigéria .Fils de Isaiah Okafo un ecclésiastique chrétien de Janet T. Achébé .Il est le 5éme de sa famille . Il obtint une bourse a l’âge de18 ans pour poursuivre ses études à l’université d’Ibadan de 1943 à 1953 au government collège il obtient son 2BAC2 l’équivalent de la maîtrise dans le système français à l’université de Londres en 1953.Achébé effectue quelque voyage en Afrique et au USA et y travail comme  professeur d’anglais .Il commença à travailler à N.B.C. (Nigérian Broadcasting Corporation ) en1954 après avoir suivi une formation à  la

 

BBC .Il se maria le 10  septembre 1961 avec Christie Chinwé Okoli et eut 4 enfant :Chinelo, Ikechukwu, Cidi et Nwando .en 1962 il fonda une collection intitulé « Africain  »chez un éditeur anglais. Il sera le rédacteur en chef du périodique « Obike » en 1972.Il fut adjoint d’un parti politique du Nord du Nigéria. Achébé fut professeur dans plusieurs prestigieuses universités Nigérianes, anglaises et américaines. Achébé fut récompensé plusieurs fois :

-         The Nigeria National trophy for literature en 1960

-         The commonwealth poetry prize en1972 et1979

-         The Nigeria National merit award en 1979

-         The peace prize of the German trade le prix des bibliothécaires allemands

-         En 2004 Chinua Achébé refuse le titre de « commander of the federal republic » un titre honorable pour protester contre la politique de son pays. Il enseigne au Bard  collège à new york city actuellement.

Dans cette partie, il apparait clairement que Chimua Achebe fut lauréat de plusieurs

Prix littéraires grâce à ses ouvres de qualité. Quelles sont donc les œuvres qu’il eu à écrire ?

 

 

       2) Bibliographie

         Le 1er roman de Chinua Achebe « Things  fall Apart » (le monde s’effondre) a été tiré à plus de 3.050.000 d’exemplaires depuis sa sortie et traduit à plus de 45 langues.

-1960: No longer at Ease (le malaise)

-1964: The sacrifficial egg and others stories

-1966: Arrow of God

-1966: A man of people (le demagogue)

-1971: Chike and the river

-1972: How the leopard got his claws

-1973: Girl at war

-1973: Christmas at Biafra and other poems

-1975: Morning yet on creation day

-1975: The flute

-1978: The drum

-1978: Don’t lets him die

-1978: Okijbo

-1982: Aka weta an anthology of Ibo poetry

-1984: The trouble with Nigeria

-1988: Anthills of savannah

-1988: Hopes and impediments

-2000: Home and exil

 

     II- RESUME ET STRUCTURE DE L’OEUVRE

 

  1) Résumé

 

         Le monde s’effondre est un témoignage sur le mode de vie des africains avant et pendant la colonisation de l’Afrique noir par les européens. Jadis, enraciné dans la culture, le Ibo connaîtra un bouleversement socio- culturel dés les premiers jours de l’arrivé des colons.

            En effet, ce peuple étant animiste, accordait une grande importance aux valeurs traditionnelles. Les traditions Ibo gardent leur importance lorsque survient un évènement malheureux ou joyeux. Okonkwo, le personnage principal de cette œuvre est un farouche guerrier et un grand cultivateur qui projette de rehausser l’image de la famille ternie par un père assisté paresseux. Chinua Achebe brosse donc le portrait d’un homme rude, complexe, ambitieux qui veut s’accomplir et devenir une figure emblématique de son clan. C’est pourquoi il fut désigné par les responsables du clan pour l’enlèvement de Ikemefuna et de la vierge fille en compensation d’une femme assassinée dans le village voisin Mbaino. Mais ce dernier fut contraint à l’exil pour avoir tuer le fils âgé de Ezeulu lors de ses funérailles.

           Tandis qu’il lui restait quelques années pour prendre les plus hauts titres du clan. L’exil d’Okonkwo sera marqué par l’avènement de la colonisation à Umuofia. Après sept ans d’exil, Okonkwo regagna la terre paternelle et trouva que la société était divisée. Les partisans de la nouvelle religion furent entrés en conflit avec les détenteurs de coutume, car Enoch ôta le masque à un Egwugwu lors d’une cérémonie. En réplique, les membres du clan détruisirent  l’église. Ce qui conduisit Okonkwo et cinq autres autorités en prison. A la sortie de la prison, Okonkwo lança un appel à la révolte mais n’ayant pas le soutien, il décida de se suicider.

 

  2) Structure de l’oeuvre

 

        L’œuvre est structuré en trois parties qui comportent  254 pages.

La première partie  comprend 139 pages soit 13 chapitres. Elle décrit l’apogée de la société Ibo au Nigeria et dans laquelle évolue un grand guerrier du nom d’Okonkwo.

La  seconde partie regroupe six  chapitres soit 39 pages évoque l’exil d’Okonkwo dans son village maternel pour avoir commis un meurtre, ainsi que l’arrivée des missionnaires blancs et la conversion de son fils aîné à la nouvelle religion (le christianisme).

La  dernière partie  compte six  chapitres et raconte le retour d’Okonkwo dans son village natal régi par de nouvelles lois investies par les étrangers (missionnaires), où règne un désordre indescriptible. Indigné par les pratiques de la nouvelle ère, Okonkwo mis fin à sa vie.

   Dans le roman, de nombreux thèmes sont abordés mais nous étudierons les grands thèmes tout en faisant leur rapport avec l’actualité.

  

 

         III- LES THEMES ET LEUR RAPPORT AVEC L’ACTUALITE

  

   1) La culture

 

         La culture est l’ensemble des connaissances acquises pour une personne ou une société. Dans cette œuvre, plusieurs types de culture se font sentir. L’activité principale des Ibos est l’agriculture. Ils  organisaient aussi des activités physiques telle que les championnats de lutte et les danses traditionnelles qui se faisaient sous le rythme tam-tam et des fûtes , ainsi les vainqueurs étaient récompensés par des titres d’honneur et de gloire . Ce qui explique la célébrité d’Okonkwo qui avait réussit à terrasser Amalinze le chat resté invincible pendant sept ans. Les comtes également étaient reconnus dans la société Ibo comme une activité de divertissement et d’instruction. En plus cette société marquée par la polygamie donnait une place importante à la dot. En effet celui qui voulait se marier devrait s’attendre à une dot fixée par ses beaux parents : « de cette manière, le montant de la dote d’Akekue fut finalement fixé  à vingt sacs  de cauris.  C’était  le  crépuscule  quand  les deux  partis arrivèrent à  cet accord. »  Chapitre VIII page 90.

         De nos jours, cette culture prend de plus en plus une autre forme. Dans la société actuelle les jeunes préfèrent le football à la lutte. Quant à la dot ,elle existe toujours dans d’autres groupes ethniques en plus du mariage civil. Egalement, les contes sont généralement écrits au lieu d’être oralement racontés.

La culture Ibo a une grande ressemblance avec celle de nombreuses sociétés traditionnelles africaines. Que peut-on dire de leur tradition ?

 

2) La tradition

 

         La tradition des Ibo est une tradition purement africaine car ces derniers respectent leurs coutumes  et règlements. Leur mode est très étrange car ils n’acceptent pas la naissance des jumeaux qu’ils considèrent comme une abomination. Ces derniers sont jetés dans la forêt des esprits du mal qu’ils appelaient forêt maudite. Ils n’acceptaient pas les lépreux et les albinos, croyant qu’ils n’étaient pas des êtres humains. Ils n’étaient pas ainsi enterrés mais jetés. Leurs coutumes n’acceptaient pas non plus la querelle entre les membres  de même clan.

Cet acte leur apparaît comme une grande humiliation. Chez les Ibo quand quelqu’un tuait un homme même involontairement, il était exilé sept ans.  C’est  l’exemple  d’Okonkwo  à la  deuxième partie  de  l’œuvre.  Et si cela se faisait de sang froid c’était la condamnation à mort. Si ce crime est commis par un étranger le village de ce dernier donnait une vierge et un jeune garçon en compensation pour éviter la guerre entre les clans. Mais avec l’arrivée du blanc la vie traditionnelle des Ibo fut bouleversée par la civilisation blanche. Certains allèrent jusqu’à mépriser leur propre culture.

La tradition Ibo se présente donc comme une tradition rigoureuse. Ses règles sont dures. Nul n’est au dessus de cette tradition. Mais la colonisation a  bouleversé cette pratique.

 

3) La colonisation

 

         La colonisation a eu un impact sur le peuple Ibo à travers la modification des structures traditionnelles de leur société. Okonkwo, banni de son village, revint quelques années plus tard et constate que tout avait changé, en effet les missionnaires sont devenus les colonisateurs. Ils ont créé des structures administratives et dictaient leurs lois. Okonkwo voulait mener la résistance mais ses confrères n’avaient pas le courage de le soutenir dans sa révolte contre le pouvoir colonial : « Il savait qu’Umuofia n’entreprendrait  pas  de guerre. Il le savait  parce  que  les  hommes  avaient  laissés les  autres  messagers s’échapper.   Ils s’étaient laissé emporter par le  tumulte  au lieu  d’agir. »

         Eu égard de tout cela, Okonkwo préféra la mort à la soumission. Pour la société Ibo, la colonisation apparaît comme une entrave au développement socio -culturel. Avec la colonisation, on assiste de nos jours à une disparition progressive des valeurs traditionnelles africaines.

 

4) La religion

         La religion est un thème récurrent dans le roman. A  l’instar de la quasi-totalité des peuples africains, à l’époque précoloniale, le peuple Ibo était polythéiste par conséquent il adorait plusieurs dieux. Il important de noter que ce peuple croyait en l’existence d’un dieu suprême qu’il appelait Chukwu qui, selon eux, a créé la terre, les hommes, les esprits et les petits dieux qui sont ses messagers. Ces dieux étaient représentés par des pierres et des bois auxquels les Ibos faisaient les offrandes : « chaque  année…avant  de   mettre la  moindre semence dans  la terre, je   sacrifie  un  coq à  Ani, le propriétaire de toute terre. C’est la loi de nos pères. Je tue  également  un coq à l’autel d’Ifejioku, le dieu  des  ignames. Ils étaient entre autre Agbala déesse des grottes et des collines, Ani déesse de la terre et Amadiora dieu du tonnerre. Ceux qui voulaient consulter les dieux, devaient ramper sur le ventre pour entrer dans une caverne où ils se trouvaient. Ils s’adressaient aux dieux par le biais des prêtres par exemple la déesse Agbala avait pour prétexte Chielo, chez les Ibo, la décision des dieux est irrévocable avec l’arrivée des colons, le christianisme a pris de l’ampleur dans nos sociétés africaines. De nos jours, la religion traditionnelle tend à disparaître au profit des religions dites révélées.

Dans cette partie, le christianisme est venu et a mis le doute dans les cœurs de certains Ibo. Cette religion nie la crédibilité de l’animisme. Cependant, comment était organisée la société Ibo avant l’avènement de cette religion ?

 

5- L’organisation   sociale

 

         Contrairement à certaines sociétés  africaines, les   Ibo n’avaient  pas de  roi.  Dans cette société on parlait plutôt de  titres hiérarchiques dont  l’ardeur au travail, le  courage et la bravoure étaient les critères. Ces titres étaient essentiellement  conférés lors des guerres et des  compétitions de lutte. Okonkwo en avait eu deux ; n’eu été   son  exil,  il allait  décrocher le troisième : «  Il avait  perdu des  années au cours desquelles  il aurait  pu  prendre les plus hauts titres  du clan ».  Chapitre XX page 207.

         Chez  les Ibo, les  vieux   occupent  une place  de choix. Ils sont les  guides  de  la société. Ils veuillent  au respect des règles et des coutumes sociales. Pendant la  prise de  décisions qui se faisait entre les hommes, le   dernier mot leur revenait.

         Les enfants, après  les travaux champêtres, s’adonnaient  aux activités de  divertissement telles les luttes les contes etc.

         Quant aux femmes, elles étaient destinées au foyer et elles étaient reléguées au second rang.

         De nos  jours avec l’avènement  de  la démocratie, nous  assistons  à la  mise  en  place  de  nouvelles  structures sociales bouleversant ainsi  les  structures  anciennes marquées  par les  chefferies  traditionnelles.

         Les  Ibo, même s’ils  n’avaient  pas  de  roi,  il faut noter que  la  société  était  bien organisée. Dans cette société, quel était donc le comportement des hommes ?

 

6- La solidarité

         La solidarité est  la dépendance mutuelle, le sentiment qui pousse les hommes en s’entraider. Elle  est  un  élément  important  dans  la  société Ibo. En effet, Unoka, le père d’Okonkwo qui était fainéant, ne parvenait pas  à nourrir sa famille sans l’aide des autres membres du clan. Il était   toujours couvert  de dettes qu’il  n’arrivait pas à rembourser. Malgré tout, il bénéficiait de l’assistance de ses confrères. Après sa mort, son  fils était obligé de se battre pour s’auto suffire. Ainsi, avec l’aide de la société  notamment celle de Nwakibié, il parvint à conjurer  sa misère et à se faire une  place dans la société. Egalement, lorsque l’exil d’Okonkwo survint, son ami Obierika prit le soin de vendre ses ignames et de lui apporter l’argent dans son village maternel où il fut chaleureusement accueilli : « C’est l’argent de tes ignames. » dit Obierika. « J’ai vendu les grosses lorsque tu  es parti. » page171.

 Cependant, même si cette  vertu demeure dans certaines sociétés, force est de croire que  de  nos  jours    la   solidarité est entrain de  céder  la place à l’individualisme. Les sociétés urbaines  sont les plus touchées  par ce comportement qui ne fait pas preuve  d’humanisme.  La  solidarité est  une  vertu cultivée chez les Ibo. Au  delà  de cette solidarité, quelle était la place  des femmes ?  

 

7-Le statut de la femme

         Dans  l’œuvre le monde s’effondre, Chinua  Achebe fait une brève aperçue sur la vie  quotidienne des femmes dans la société Ibo. Le village Ibo  reflète l’image de la société africaine d’antan. Cette communauté de la  forêt qui, presque totalement coupée du monde extérieur, avec ses Dieux et ses ancêtres, ses coutumes et ses interdits, la femme était reléguée au second plan. Elle n’avait pas le  droit d’assister ou de prendre   la parole lors des réunions sauf si elle était sollicitée : « Quand  chacun  eu bu deux ou trois cornes, Nwakibié envoya chercher ses femmes ». Elles obéissaient à la lettre, aux instructions  de leurs maris.

Par ailleurs, la première femme avait droit au respect et à la considération de ses cadets : « Anasi  était la première femme et les autres ne pouvaient boire avant elle, aussi restèrent-elles à attendre. Elle se dirigea vers son mari et accepta la corne de ses mains. ». Les femmes également devaient du respect à leur mari, s’agenouillaient devant lui à son appel : « Elle se mit alors sur un genou, bu une gorgée et rendu la corne ». Chapitre 3 pages 29. Dans la société Ibo, la femme représentait une richesse pour son mari. Pour cela, le nombre de femmes représentait une grande considération pour un homme. Les femmes aidaient leur mari dans les travaux champêtres : « Sa mère et ses sœurs travaillent dure sans doute, mais elles faisaient pousser des plantes de femme telles que les ignames-coco, les haricots et la cassave. » page 32-33 chapitre III.

De nos jours, même si cette soumission existe dans les campagnes, nous remarquons que la modernisation a fait apparaitre une autre image de la femme dans les centres urbains. Avec l’épineuse question de l’mancipation, la femme possède les mêmes droits que l’homme et pousse l’orgueil à être égale à lui.    

 

  IV- L’INTERET DE L’OEUVRE

 

                                        1) Au plan social

         La société Ibo telle qu’elle est décrite par Chinua Achebé apparaît comme une société bien organisée et profondément hiérarchisée. Les Ibo sont des fervents pratiquants du polythéisme et se conforment aux valeurs ancestrales contrairement aux sociétés dites modernes, la société Ibo était profondément encrée dans leur culture ou tradition.

         En outre, la solidarité, la bravoure, la dignité constituent les principes fondamentaux de la société Ibo et qui pourrait contribuer au développement de nos sociétés actuelles. Mais, la colonisation a entraîné un profond bouleversement de la société Ibo. Ainsi, cette œuvre nous interpelle à une prise de conscience, une revalorisation de nos coutumes et traditions qui sont nos vertus solides.

         Quant à la civilisation étrangère, elle a apporté à l’Afrique la division, la haine, l’acculturation. Donc, un retour aux sources s’impose car elles n’ont pas encore tari.

 

 2) Au plan culturel

 

         Ce roman privilégie les coutumes ancestrales tout en invitant les jeunes africains à un retour à la source. Ils deviennent un guide pour sauvegarder les cultures africaines. L’œuvre toute entière donne une vision panoramique sur les cultures traditionnelles au pays Ibo et en Afrique en général. Ainsi d’énormes cultures font la fierté de l’Afrique.

         La lutte et la danse ne sont-elles pas des activités incontournables?

         Ces activités atteintes par les effets de la colonisation occidentale ont besoin d’une revalorisation. Ce livre laisse percevoir des caractères importants de l’africain tel que le respect de la solidarité. Alors, l’africain doit prendre conscience de son identité culturelle.

 

 

                            CONCLUSION

 

         En épilogue, on retiendra que ce roman est un témoignage vivant de la perte de notre culture par la violence avec l’arrivée du colon. L’analyse de ce roman nous a permis de nous imprégner des principaux thèmes qui s’y trouvent ainsi que leur rapport avec l’actualité.

 

19 avril 2013

Crépuscule des temps anciens, NAZI BONI

Crépuscule  des temps  anciens

Auteur : Nazi  Boni

 

LA VISION  DU  MONDE  QUI  SE  DEGAGE  DANS  L’ŒUVRE

 

Introduction

            La littérature  négro-africaine né du besoin  de  l’homme noir de se  faire  entendre  a pris  de  l’ampleur après les  indépendances. C’est  ainsi  que  de  nombreux élites  africains ce sont engagés à dénoncer les  méfaits  de  la colonisation  tout  en valorisant leur culture. Parmi ces écrivains  nous pouvons citer Nazi  BONI  avec son œuvre  Crépuscule des  temps  anciens qui  est le  premier  roman burkinabé. Cette œuvre  constitue  un  tableau attachant  de la  Haute  Volta  du temps jadis. C’est l’occasion  pour l’auteur  de  montrer à la  fois  l’originalité et la richesse des  anciennes  civilisations  africaines  fondés  sur  des  valeurs  d’honneur, de courage  et  de  solidarité et leur volonté de résistance  à  l’invasion  et à la servitude étrangère. Notre  tâche s’articulera sur la vision  du  monde  qui  se dégage dans cette  œuvre.

 

  1. BIOGRAPHIE  ET BIBLIOGRAPHIE

 

1-     BIOGRAPHIE 

 

Né en 1909 à Bwan, un  petit  village de  la Haulte Volta actuel Burkina  Faso, Nazi Boni appartient à l’ethnie Bwaba sous groupe de la branche des mandés. C’est de son village natal et des villages  environnants qu’il est question dans Crépuscule des  temps  anciens. Il fréquente l’école primaire de Dédougou chef lieu Bwaba de 1921 à 1925 puis  l’école  primaire  supérieure  de  1925 à 1928. Enfin à l’Ecole  Normale  William PONTY  de CORE au  Sénégal de 1928 à 1931 il sortie nanti  du  diplôme d’instituteur. En 1939, il obtint  le  Diplôme d’Aptitude  Professionnelle (DAP)

            Nazi  BONI  fut  d’avantage un homme politique  qu’un  homme de lettre.  D’abord député  au  palais  Bourbon en France  de  1944 à 1958. Il  devient  membre  de  l’assemblée territoriale  de la Haute Volta de 1958 à 1959. Il fut  contraint  à  l’exil  en  1960  ses biens  confisqués  mais  idéaliste  qu’il  était,  il se  tourna  sans  aucune  amertume vers  les  lettres. Certainement  empli  de  cette  nostalgie que  récentes  tous les  exilés, il  écrivit Crépuscule des  temps  anciens  se consacra à  la recherche  et  produisit Histoire  synthétique  de  l’Afrique  résistante. Il entra  dans  son  pays  natal en 1966 mena des activités  politiques et littéraires, fonda le  collège de  l’avenir de  Bobo Dioulasso  qui  a  formé et  forme  encore  aujourd’hui  bien  de  cadres de  la nation.  C’est en  se  rendant à une  conférence  sur  «  les fondements traditionnels  et  modernes  des pouvoirs en  Afrique » dans  le cadre du  cercle de  l’activité littéraire  et  artistique  de  la Haute Volta  ( CALAHV) qu’il  trouva la  mort dans  un  accident de  voiture  en  1969. Il  a récemment été  érigé  au  rang de « héro  national du  Burkina Faso ».

 

2-     Bibliographie 

 

Nazi  Boni  ayant été  plus  un  homme politique  qu’un homme de  lettres  n’a laissé  à la Littérature  Burkinabé  écrite que  deux  œuvres  à  savoir Crépuscule des  temps  anciens  publié en 1962 aux éditions  présences africaines et  Histoire  synthétique  de  l’Afrique  résistante  qui  sera édité à  titre  apostume en 1972

 

 

II. Présentation de l’œuvre

 

II.1 La structure de l’œuvre 

 

            « Crépuscule des  temps  anciens » est un roman peut volumineux  de 256 pages  et comporte  15 chapitres. On peut  alors diviser  l’œuvre  de  la  manière  suivante :

Première  partie : le passé  harmonieux  du Bwamu. Cette partie se  situe exactement entre  les  chapitres I à V  (pages 21, 31,103). L’auteur évoque  la  vie paradisiaque  des Bwamu par le  biais  de  l’ancêtre du  village. En  ces  temps  régnait une parfaite symbiose entre  l’homme et la nature.  Des  saisons  avaient  succédé aux saisons mais  le Bwamu vivait toujours  dans une  ambiance  exaltante.  La fin  de cette  partie  est  marquée par les activités  du  Yumbeni (obsèques) de l’ancêtre Diyioua.

Deuxième partie : l’initiation des  Bwaba au Do (page  105-203)

Chapitres  VI  à XIII. Dans cette partie,  l’auteur  peint le courage et le labeur des juniors animés par la grande volonté de prendre la « force » aux mains de leurs aînés, les yénissa. Il  est  également question  du  quatrième mariage de  Térhé, le héros avec Hadonfi et  aussi de  son  pacte de sang avec  Hakanni. En marge de tout  cela, cette partie fait cas de la préparation  d’une décoction  fatale par le vieux Lowan  qui  tenait à éliminer sa nièce  Hakanni et son amant.

Troisième partie : la fin  du  vieux  Bwamu (pages 205-256) cette partie  est comprise entre les chapitres  XIV- XV. Elle est marquée  par l’arrivée des  colons sur  la  terre de Bwan et ses environnants.  Elle  marque également l’empoisonnement de Térhé par Lowan, suivi de sa mort et la mort de kya, le  « téméraire ». Notons aussi la mort de Hakanni, due au pacte signé entre elle et Térhé. Lowan, le sinistre n’échappe pas, lui aussi appel de Dombéni (DIEU le Grand)

 

II.2 Résumé de l’œuvre

            Le  Bwamu, terre natale de Nazi, a  fait l’objet  de son  œuvre, Crépuscule des  temps  anciens » avant  et  pendant l’invasion  coloniale.  Le  récit commence par une évocation de l’âge d’or  qui est  de trois cent ans moins  vingt pour s’achever dans le  sang et les ruines de la  grande  révolte. Par le biais de  cette œuvre, l’auteur  relate  avec  minutie la vie quotidienne du  peuple Bwamu. En  effet, les  Bwamu menaient une  vie  paisible  du  fait  qu’ils  jouissaient  d’un  riche e  trésor,  de  mystères et  de magies.  En outre il faut  reconnaître que  l’intérêt  de  l’œuvre  se  situe au  niveau  de  l’analyse  de certains personnages  représentatifs du  Bwamu : Térhé et Hakanni, symboles de  force, de  beauté,  de  perfection et  d’harmonie,  Lowan et Kya, illustration  de  l’aspect négatif, anti –progressiste du Bwamu. Le conflit vécu par ces  personnages  constitue sans  doute l’essentiel de  la maire intrigue de  cette  œuvre. Kya, faisant déjà parti de  la  légende était considéré  comme

Comme un brave homme et reconnu pour son courage .Mais il tuait par vanité et pour la passion de la gloire c'est-à-dire pour le plaisir de tuer .Cependant, grâce, aux exploits de Terré, Kya perdit peu à peu son titre .Ainsi après sa mort, son père Lowan ayant longtemps guette Terré réussit à l’empoisonner en versant dans son l’eau de  bain une  substance mortelle  de sa fabrication.

Malgré les efforts consentis par son père , les anciens , les voyants , et les guérisseurs , le champion de Bwans ; l’intrépide Térhé mourut .Mais sa mort ne se fit sans punition .Térhé Yaro , son premier fils tue Louwan avec l’aide de ses trois camarades pour se venger de la mort de son père .En effet , la mort de Térhé ne pouvait rester impunie car elle était assimilée au déclin du Bwamu .Hakani , à cause du pacte de sang conclu avec son « tout «  rendit l’âme à son tour et put ainsi partager la même tombe que Térhé .En d’autres termes , ce roman serait la mésaventure de la société traditionnelle du Bwamu

 

III – La vision du monde qui se dégage dans l’œuvre

1)     L’optimisme

Selon le Larousse , l’optimisme est l’attitude de ceux qui prétendent que tout  est pour le mieux dans le monde ou que la somme des biens l’emporte sur celles des maux .

Ainsi dès les premiers pages de l’œuvre, Nazi Boni nous laisse penser à un optimisme incontestable dans lequel baignait le peuple Bwamu .En effet la sagesse bwa nous apprend que : «   le Dombeni c'est-à-dire Dieu le grand ne crée jamais un oiseau aveugle sans au préalabre nanti des moyens de trouver sa pitance »  page22. Autrement dit tout être crée par le Dieu tout puissant ne manquera jamais de quoi se nourrir sur terre .De ce fait le peuple bwa ne devrait plus se faire des soucis quant à leur avenir d’autant plus que le Dombeni a tout prévu pour eux .Cela s’illustre à travers ces questionnements : « pourquoi se préoccuper  de l’avenir ? Pourquoi se tracasser ? » Page 22.  leur confiance en eux même et en leur puissance occulte était telle qu’en face même de l’ennemi les habitants de chaque quartier bwa se disaient capables de le vaincre à telle enseigne qu’ils n’alertent pas leurs voisins .Chacun se voyait courageux et invinsible : «  Nous sommes des hommes et non des femmes. Nous n’appellerons pas au secours. »

 

2) Pessimisme

Pessimisme vient du (latin pessimus = très mauvais) opinion de ceux qui pensent que tous va au plus mal .Ainsi croyant vivre dans l’Eldorado, la succession des événements présages un sentiment de désespoir pour le bwamu notamment avec l’avènement du colon .De ce fait, on reconnaissait que le bwamu vivait les instants crépusculaires d’une ère mourante .Les uns après les autres, d’importants événements révélaient le prochain craquement de l’armature des institutions traditionnelles.

       En outre le pessimisme du bwamu s’accentu avec l’empoisonnement de Térhé par lowan après maintes tentatives .D’aucuns étaient persuadés que « la mort de thèré serait la fin de la gloire du bwamu, la fin de notre « soleil  » de notre ère et de « l’avènement de nouveaux temps qui réaliseront la féminisation des hommes » page 245 .A la mort de Térhé d’autres ont affirmé qu’il a emporté avec lui le dernier soleil du bon vieux temps des Bwawa.

      Le pessimisme s’observe également à travers la famille de Térhé et Hakani, en effet. Les siens disaient ‘’ Térhé  amène nous ‘’ et Hakani qui s’est laissée mourir car «  son tout  n’est plus et que la vie sans lui n’aurait plus de sens pour elle page 253.»

 

3) L’organisation du peuple Bwamu avant la colonisation.

A l’instar des autres peuples, le  Bwamu était également organisé : cette organisation permit au peuple Bwamu de réaliser des exploits et de relever dans cette même optique des dépits. Ainsi chacun reconnaissait sa place et la tâche qui lui revenait. A la tête de cette organisation se trouvait le chef de terre suivit des seniors qui l’assistaient dans ses discisions , ensuite venait les juniors qui faisaient preuve de bravoure et de dynamisme dans toutes les activités qu’ils entreprenaient .En effet , les Bwawa dominés par la passion de la gloire et la force physique adoraient la guerre et le sport , ils luttaient en toute occasion .En saison sèche , ils pêchaient  chassaient à l’arc aux fusils et organisaient des fréquentes compétitions de courses ( page 29) ; en hivernage , ils s’occupaient des travaux champêtres entretenaient des jardins de légumes et de tabac . « Parallèlement, ils s’adornaient à l’agriculture, à l’élevage des bestiaux et surtout de la volaille  » page (29 30) .Quatre choses faisaient le bonheur du Bwamu : le sport, le flirt, la musique et la danse .Les Bwans accordaient une importance à l’honneur au devoir, à la loyauté, à la solidarité qui sont des valeurs principales de la société  traditionnelle Bwamu. En plus, les Bwans avaient une croyance aux fétiches.

 

3- La métamorphose du peuple Bwamu après l’invasion coloniale

 

Le roman  crépuscule des temps anciens  est une chronique qui, couvre 3 siècles de l’histoire du Bwa jusqu’au début de la colonisation.

Le peuple Bwamu tout comme les autres sociétés africaines qui ont connus la colonisation va subir une métamorphose surtout au niveau culturel .En effet dans la société Bwa , certains rites sacrés seront bafoués par le colon considéré comme l’être surnaturel ‘’ a qui on craignait toute tentative de reproche .C’est ainsi que Binger est monté chaussé à l’étage du vieux Dofini sans être puni .La désobéissance des coutumes entraine la colère des dieux et génies Bwamu qui ne répondent plus aux attentes de leurs adorateurs d’où un malheur éminent : « par malheur les femmes enceintes faisaient fausses couches , les bébés mouraient ,  et  les  chèvres biquetaient les animaux crevaient , les œufs pourrissaient (….) , le Bwamu s’acheminaient vers son calver  page 232. »

  Cependant avec la mort de Tèhré, l’héros invinsible du Bwamu qui a été empoisonné est un signe qui montre la chute du Bwamu face à la puissance étrangère.

   L’auteur à travers l’annonce du décès de ce dernier, confirme la décadence de la gloire du Bwamu et l’avènement du nouveaux temps qui se réalise.

 

IV) La portée de l’œuvre

Pour faire connaitre un peuple d’Afrique noire , hormis la technique de la pure recherche scientifique , Nazi Boni s’est tourné vers les détenteurs de la tradition pour restituer avec précision l’univers du Bwamu .C’est d’ailleurs ce qui fait de lui le premier célèbre écrivain burkinabé et l’un des pionniers de la négritude .Dans le Crépuscule des temps anciens; l’auteur nous fait découvrir des valeurs d’éthique et d’esthétique inhérentes au peuples  Bwamu .Il exprime la vie paysanne , religieuse , guerrière et sentimentale de ce peuple en action à une époque antérieur à la colonisation .Cette façon d’écrire entretient des relations avec le courant de la négritude .Dans cette œuvre Nazi Boni appelle l’Afrique à la renaissance , à l’adaptation et à la réalisation .De ce fait elle doit surmonter son complexe d’aliénation , refouler ses rancœurs se réconcilier avec elle –même et avec le reste du monde

Conclusion

 

Crépuscule des temps anciens n’est pas la description d’une société statique d’un moment de l’histoire .Nazi Boni fait une étude diachronique du Bwamu dans son œuvre .Ainsi l’usage du Bwamu dans cette œuvre s’inscrit  dans le cadre d’une pratique negro- africaine .Celle –ci est déjà notoire chez Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor.

Selon Nazi Boni le rôle de la littérature est d’inventorier et de faire connaitre les éléments de la culture africaine. Cela permettra à l’Afrique d’être «  au rendez-vous du donné et du recevoir »  Crépuscule des temps anciens est donc un roman de la négritude puisqu’il vise à rattacher les noirs à leur histoire, leur tradition, leur langue.

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Publicité